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Un coup de pouce de 235 millions d'euros à la création d'entreprise
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Un coup de pouce de 235 millions d'euros à la création d'entreprise

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De l’argent frais pour les entrepreneurs. Bpifrance leur propose 235 millions d’euros sous la forme de deux nouveaux prêts d’honneur. L’un cherche à renforcer les fonds propres des jeunes entreprises, l’autre à appuyer les créateurs et repreneurs. Des financements qui ne seront néanmoins pas ouverts à tout le monde.

Bpifrance lance deux prêts d'honneur pour appuyer le développement de jeunes entreprises — Photo : William W. Potter - stock.adobe.com

C’est l’un des paradoxes de la crise du Covid-19 : la conjoncture a beau être chaotique, l’envie d’entreprendre n’a jamais été aussi forte en France. Au point que les créations d’entreprise ont encore atteint des sommets en 2020, selon l’Insee. Une tendance d’autant plus étonnante que les aides publiques à l’économie ne favorisent pas toujours les nouveaux arrivants.

Mais en cette période intermédiaire, entre l’urgence et la relance, les jeunes entreprises ne sont pas complètement oubliées. Preuve en est, les deux prêts d’honneur lancés récemment par Bpifrance. La banque publique prévoit d'en accorder 50 000 cette année, pour un montant de 235 millions d’euros. Précision importante : ces outils de financement ne sont pas distribués aux premiers venus, mais réservés à des dirigeants déjà suivis par des réseaux d’accompagnement, dans une logique de "coup de pouce".

Le prêt d’honneur Renfort, un soutien aux fonds propres

Ce prêt à taux zéro s’adresse aux entreprises de moins de cinq ans mais créées avant le 1er mars 2020, et fragilisées, depuis, par la crise. Sont toutefois écartés du dispositif les secteurs de l’agriculture, la pêche, l’immobilier, l’intermédiation financière et l’exportation.

Pour consolider les fonds propres et "sécuriser les ressources nécessaires à l'activité" de ses bénéficiaires, le Renfort propose 1 000 à 30 000 euros sur 1 à 7 ans, avec un différé de remboursement de 24 mois.

Concrètement, précise-t-on chez Bpifrance, « c’est un prêt sans sûretés personnelles ni réelles, octroyé à la personne physique (représentant légal actionnaire ou actionnaire majoritaire), mais il est décaissé sur le compte bancaire de l’entreprise. Il prend donc la forme d’un compte courant d’associé. » En 2021, la banque publique prévoit de distribuer ainsi jusqu'à 85 millions d'euros.

Pour en bénéficier, deux conditions. D’abord avoir été accompagné, à travers un financement ou une garantie, par l’un des réseaux partenaires (à savoir : France Active, Initiative France, Réseau Entreprendre ou l’Adie), sur les cinq dernières années (soit entre 2016 et 2020 inclus). Ensuite, avoir récemment obtenu un prêt bancaire (ou assimilé). Il peut être intervenu après le début de la crise sanitaire, mais son montant doit être supérieur, ou égal, à celui du Renfort.

Le prêt d’honneur Création-Reprise, une aide au démarrage

À taux zéro lui aussi, cet outil vise à financer "les besoins professionnels" d’un porteur de projet, dans le cadre, comme son nom l’indique, soit d’une création, soit d’une reprise. Les associations, fondations et SCI n’entrent pas dans ce dispositif, les secteurs déjà exclus du prêt Renfort non plus.

Création-Reprise permet d’obtenir 1 000 à 80 000 euros, sur une durée d’1 à 7 ans, avec un différé de 18 mois. Aucune garantie sur les actifs de l’entreprise ou du dirigeant n’est exigée.

En revanche, le bénéficiaire doit nécessairement avoir décroché un premier prêt d’honneur auprès d’Initiative France, Réseau Entreprendre ou l’Adie, dans les trois mois précédant sa demande. À titre exceptionnel, en 2021, la somme accordée par Bpifrance pourra être équivalente à celle débloquée par ces réseaux. Par la suite, l’apport de la banque publique sera limité à un tiers de l’enveloppe de tous les prêts d’honneur reçus.

Bpifrance compte accorder, par ce biais, 150 millions d’euros aux entrepreneurs cette année. Et ce n'est pas tout, puisque certains peuvent également prétendre à un dispositif similaire, mis en place à l’été 2020 : le prêt d’honneur Solidaire. Limité, lui, à 8 000 euros maximum, sur 1 à 5 ans, il est réservé à des créateurs et repreneurs d’entreprise depuis moins de 3 ans, dès lors qu'ils sont âgés de moins de 25 ans, issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville, ou en situation de précarité (demandeurs d’emploi, allocataires sociaux…).

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