Pas facile de sortir du modèle économique de la Délégation de Service Public (DSP) instauré il y a quinze ans pour sauver du naufrage la séculaire liaison transmanche entre Dieppe et Newhaven. Après une prolongation « exceptionnelle » d’un an, cette DSP, qui malmène les finances départementales, devait s’achever au 31 décembre 2015 pour alors céder la place à une Régie personnalisée.
Mise aux normes européenne
Mais sur le terrain, les réalités de l’exploitation des deux ferries exploités pour assurer la ligne rendent les choses moins faciles que prévu. Propriété du Département, via le Syndicat Mixte de Promotion de l’Activité Transmanche (Smpat), les ferries Côte-d’Albâtre et Seven-Sister) sont actuellement exploités par l’armement danois DFDS, délégataire du service public. Pour satisfaire aux obligations de la Directive européenne Marpol applicable sur la Manche, ceux-ci doivent successivement faire l’objet l’an prochain d’adaptations (installation de Scrubbers pour l’un, adaptation au carburant GNL pour l’autre) très coûteuses et à la charge de leur propriétaire.
Eviter l'interruption de service
D’autre part, l’utilisation intensive des deux unités qui ont assuré trois rotations quotidiennes en haute saison rend obligatoire plus tôt que prévu l’inspection, incombant au délégataire, nécessaire pour renouveler leur autorisation de naviguer en 2016. Une synchronisation de ces diverses opérations s’avère donc nécessaire afin d’éviter une interruption de service temporaire qui serait très préjudiciable à l’image de la ligne alors qu’elle a repris des couleurs cette année.
"Se donner le temps de préparer la nouvelle régie personnalisée"
Président du Conseil départemental de la Seine-Maritime depuis avril dernier, Pascal Martin s’apprête donc à demander au bureau du Smpat (qu’il préside) son accord pour « négocier les bases d’une prolongation de la DSP de 9 à 24 mois ». afin de « se donner le temps nécessaire pour préparer la nouvelle Régie personnalisée » qui demeure l’objectif. Car si le dossier du transmanche dieppois reste difficile à mener, il conserve néanmoins quelques atouts. D’abord grâce à « une volonté politique très forte d’assurer son avenir et un consensus à ce sujet qui transcende les clivages politiques départementaux » souligne Pascal Martin.
Dieppe Maritime fait son entrée au Syndicat
La Communauté d’agglomération Dieppe Maritime devrait faire son entrée au Smpat. D’autre part, les résultats de trafic attendus pour 2015 sont bons avec 150 000 passagers (contre 270 000 en 2014), 150 000 voitures, et 48 000 unités de fret transportées. Et les voyants conjoncturels sont encourageants : parité de la livre sterling, éclaircie économique au Royaume-Uni, cours du pétrole favorable…
