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Nouvelle cotation Banque de France : ce qui change pour les entreprises
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Nouvelle cotation Banque de France : ce qui change pour les entreprises

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La Banque de France a fait évoluer son échelle de cotation des entreprises le 10 janvier 2022. Une adaptation nécessaire aux standards européens qui pourrait profiter aux entreprises françaises grâce à une appréciation plus fine de leur situation financière.

La nouvelle échelle de cotation de la Banque de France promet une analyse plus fine de la situation financière des entreprises, leur permettant notamment de solliciter des financements auprès des banques — Photo : Baptiste Coupin/Le JDE

Si vous êtes le dirigeant d'une entreprise qui réalise plus de 750 000 euros de chiffre d'affaires, vous avez sûrement reçu ces dernières semaines un courrier de la Banque de France vous informant de votre nouvelle cotation, cette évaluation de votre capacité à honorer vos engagements financiers à un horizon de trois ans. Et vous avez dû être surpris d'être mieux noté que l'année dernière. Alors non, la Banque de France n'a pas pris le parti de surévaluer les 300 000 entreprises qu'elle note chaque année pour contrer les effets de la crise sanitaire. C'est la mise en application de la Nouvelle échelle de cotation (Nec) utilisée par l'institution.

Harmonisation européenne

Un modèle entré en vigueur le 10 janvier, notamment pour harmoniser les standards français avec les standards européens d'appréciation du risque des crédits que les banques accordent aux entreprises. Dans un premier temps, les anciennes cotations ont simplement été transposées dans la nouvelle grille et communiquées aux entreprises. La campagne de notation 2022 qui s'ouvre devrait permettre d'affiner ces cotes. "Le système de notation change mais notre analyse reste la même, rassure Hassiba Kaabêche, directrice régionale de la Banque de France Pays de la Loire. Nous continuons de combiner des données et des ratios quantitatifs sur la situation économique et financière de l'entreprise (solvabilité, liquidité, capacité bénéficiaire, autonomie financière) et un regard d'expert qualitatif sur sa stratégie et sa situation concurrentielle par exemple."

Concrètement, la nouvelle échelle de cotation fait évoluer le nombre de niveaux d'appréciation du risque de crédit de 13 auparavant (de 3++ pour les entreprises jugées "excellentes" à P pour celles jugées "défaillantes") à 22 désormais. Et qui dit plus de niveaux dit une granularité plus fine dans l'appréciation de la situation de l'entreprise. "Nous allons pouvoir mieux appréhender le risque et donner au chef d'entreprise une vision plus fine de sa situation", confirme Christian Jacques Berret, directeur régional de la Banque de France Auvergne-Rhône-Alpes.

Niveau de risque "acceptable"

La cote de crédit établie par la Banque de France est avant tout utilisée par les entreprises pour solliciter des financements auprès des banques et autres partenaires financiers. "Il y avait cinq cotes éligibles au refinancement (par la Banque centrale européenne, NDLR) dans l'ancienne échelle, il y en a désormais dix avec la nouvelle", pose Hassiba Kaabêche. "Et le fait qu'il y ait davantage de cotes intermédiaires va permettre aux banques d'identifier des entreprises qui, malgré une cote a priori non-éligible au refinancement, présentent un niveau de risque acceptable pour leur accorder un prêt."

De là à dire que la nouvelle échelle sera plus favorable aux entreprises ? Un pas que la Banque de France ne franchit pas pour le moment. Mais en affinant l'évaluation de la santé financière et extra-financière des entreprises hexagonales, l'agence de notation entend bien éviter une dégradation des notes en montrant une photographie la plus réaliste possible de leur situation et favoriser, in fine, le financement de l'économie.

Cotations de la Banque de France — Photo : Le JDE

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