Infrastructures : Grands chantiers à Nantes et en mer
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Infrastructures : Grands chantiers à Nantes et en mer

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Port, aéroport, gare, CHU : la métropole nantaise s’apprête à donner un nouvel élan à ses principales infrastructures. Reste que les plus gros investissements n’auront pas lieu dans la cité des ducs mais au large des côtes de Loire-Atlantique et de Vendée, avec la création de deux champs éoliens.
— Photo : Le Journal des Entreprises



CHU. L’hôpital se réinvente à Nantes
C’est le plus gros projet d’investissement dans la région nantaise. Le transfert du CHU de Nantes va en effet presque coûter un milliard d’euros, 976 millions précisément, supportés aux trois quarts par le CHU, 225 millions d’euros allant être apportés par l’État. Entre 2023 et 2026, une vingtaine d’immeubles sortiront de terre, au sud-ouest de l’Ile de Nantes. Ils accueilleront les trois quarts des 12.000 professionnels du CHU ainsi que 6.000 étudiants. Le projet regroupera quatre des neuf sites du CHU, dont l’Hôtel-Dieu et l’hôpital Nord. S’étendant sur 225.000 m², le nouvel ensemble sera plus petit que le cumul des sites actuels. Mais il devrait permettre au CHU, qui a connu des exercices budgétaires déficitaires, d’être plus efficient sur le plan économique. Se voulant aussi plus adapté aux besoins des patients et des praticiens, les bâtiments seront moins énergivores que les sites actuels et laisseront une large place aux nouvelles technologies. Le numérique permettra par exemple d’apporter des informations aux patients et aux personnels de santé. Des robots vont aussi être utilisés pour transporter du matériel.


Gare de Nantes. La capacité va être doublée
Recevant plus de 11 millions de passagers par an, la gare de Nantes va être agrandie et modernisée. En 2030, 25¬millions de personnes pourraient en effet passer par la plate-forme. En 2017, démarreront les travaux qui généreront la création d’une mezzanine de 160 mètres qui enjambera et desservira les voies ferrées de la sixième gare de province. Les travaux se termineront deux ans plus tard. D’un montant de 126 millions d’euros, le chantier est financé par la SNCF et les collectivités locales. Les études et travaux ont été confiés à un groupement constitué de l’entreprise Demathieu et Bard et de l’architecte Rudy Ricciotti, à qui l’on doit le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille, associé au cabinet nantais Forma6.


Aéroport. Reprise des travaux annoncée
L’État vient d’annoncer la reprise des travaux du futur aéroport de Nantes. L’investissement est estimé à 561 millions d’euros, dont 80 pour la desserte routière et 34 pour la tour de contrôle. Le concessionnaire, le groupe Vinci apportera 315 millions d’euros.


Port. Plus de 100 millions d’euros à venir
Le port de Nantes Saint-Nazaire prévoit 109 millions d’euros d’investissement entre 2016 et 2018. Parmi les chantiers à venir : l’accroissement des silos du terminal céréalier, la création d’un hub pour l’assemblage des éoliennes marines ou l’extension du terminal à conteneurs.


Nantes. Les sites de l’armée réformés
À Nantes, les anciens terrains de l’armée vont devenir des logements. La Métropole a ainsi acquis les 13,5 hectares de l’ancienne caserne Mellinet, dans le but d’y édifier 1.700 logements. Les consultations devraient être lancées auprès des promoteurs en 2016. Au nord-est, un ancien terrain militaire de 50 hectares devrait pour sa part accueillir environ 2.000 logements entre 2018 et 2030.


Nantes. Une école et une télé
Au printemps 2017, seront livrés les 5.800 m² de l’immeuble Médiacampus, sur l’Ile de Nantes. Porté par Audencia, la CCI et les collectivités, l’investissement de 16 millions d’euros accueillera l’école de communication SciencesCom, la télévision locale Télénantes et un cluster d’entreprises innovantes.


Littoral. Les milliards d’euros de l’or bleu de l’éolien offshore
Les Pays de la Loire vont être l’une des régions françaises les plus impactées par l’éolien offshore. Le territoire va en effet accueillir deux champs éoliens. Le premier, piloté par EDF, doit voir le jour dans les prochaines années au large du Croisic. Le second projet est situé près des côtes de Noirmoutier. Les investissements sont colossaux. « Il faut compter deux milliards d’euros par champ », indique-t-on chez EDF. La perspective de la construction des premiers champs éoliens marins français amène de nombreuses entreprises tricolores à s’immiscer sur ce secteur. C’est par exemple le cas du groupe industriel Alstom qui a ouvert une usine de 19.000 m² à Montoir de Bretagne (fabrication de nacelles et d’alternateurs) et du chantier naval STX, qui a investi 20 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de sous-stations électriques et de fondations d’éoliennes. Des PME commencent également à s’y mettre, notamment dans le sillage du cluster nazairien Neopolia. Le paradoxe, c’est que si ce sont des appels d’offres de l’État qui ont amorcé la pompe, les entreprises, en attendant la réalisation des champs au large des côtes françaises, prennent le large. Alstom a ainsi remporté des marchés aux États-Unis et en Allemagne. STX a pour sa part empoché une commande de cent millions d’euros pour une installation située dans la mer du Nord.


Haut débit. 530 millions des collectivités
Dans les Pays de la Loire, les collectivités vont investir plus de 530¬ millions d’euros dans le déploiement de l’internet à très haut débit. Ce sont les Départements qui ont la main sur ce dossier, épaulés par les intercommunalités et le conseil régional. Objectif des collectivités : couvrir en très haut débit 70 % de la région en 2020. Les 30 % restants, les zones urbaines, sont pris en charge par des opérateurs privés.


Pays de la Loire. Cinq nouveaux lycées
Entre¬2017 et¬2022, cinq nouveaux lycées vont être construits dans les Pays de la Loire. Trois vont voir le jour en Loire-Atlantique (Carquefou, Nort-sur-Erdre et Pontchâteau), deux en Vendée (Aizenay et Saint-Gilles-Croix-de-Vie). À l’origine de ces investissements d’environ 500 millions d’euros au total supportés par le conseil régional : la natalité. D’ici à 2025, la région devrait accueillir 12.700 lycéens supplémentaires.


Solaire. Une centrale de 14 hectares en Vendée
Une centrale photovoltaïque de 14 hectares verra le jour début 2016 au Poiré-sur-Vie, en Vendée. La puissance installée s'élèvera à 5,2 MWc, pour une production estimée à plus de 7.000 MW/h par an, soit l’équivalent des besoins électriques des 3.200 foyers de la commune. Inclinables, les panneaux solaires suivront la course du soleil, au moyen d'un système de trackers. Ce parc s'implantera sur un ancien centre d'enfouissement de déchets réhabilité, situé zone industrielle de La Loge « pour ne pas consommer des terres agricoles ». La construction a débuté en juillet.
Baptisée « Ker Poiré-sur-Vie », cette centrale doit être exploitée par la société d'économie mixte Vendée Énergie, « Il s'agira de la plus grande centrale photovoltaïque au sol du grand Ouest », assure Alain Leboeuf, son président, également député de la Vendée.
Le projet s'élève à près de 10 millions d'euros. Ker Poiré-sur-Vie a été retenu dans le cadre du deuxième appel d'offres national de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). C'est le Breton Armorgreen, (filiale du groupe Legendre), développeur du projet, qui a été choisi.


« Smart Grid ». Un réseau intelligent en Vendée
Lancé en 2013 par le Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée et ERDF, le projet Smart Grid Vendée doit s’étaler sur cinq ans. Objectif : assurer durablement la fourniture en énergie du réseau électrique et à moindre coût, pour les clients d’ERDF. Et ce, via une meilleure insertion des énergies renouvelables et la maîtrise des consommations. Des réseaux dits intelligents, communicants, devraient permettre de moduler les consommations. Le budget s’élève à 28 millions d’euros (dont 9,5 millions d’euros d’aides de l’Ademe). Le projet inclut Actility, Alstom, Cofély Inéo, Legrand, le Cnam et RTE.


La Roche-sur-Yon. L’ancien collège se transforme en un pôle d’animation
Situé place Napoléon, en plein cœur de La Roche-sur-Yon, l’ancien collège Piobetta va devenir « le poumon récréatif » de la ville. C’est en tout cas le souhait du maire, Luc Bouard, qui a lancé mi-octobre un appel à projets. Les quelques 10.000 m² du bâtiment (3.900 m² au sol), que le Département a cédé à la Ville de La Roche-sur-Yon pourraient accueillir « un cinéma, un bowling, une salle de spa et un complexe de futsal, a fait savoir Luc Bouard. C’est ce qu’on souhaite voir figurer au projet, après on pourra imaginer d’autres choses encore». L’ajout d’un parking de 200 places à proximité est en réflexion. Le bowling en question pourrait être celui du quartier des Oudairies, qui cherche à déménager.
Quant à l’arrivée du futur cinéma, qui a déclenché une polémique locale, en raison de la concurrence possible pour les salles du Concorde, également situé en centre-ville, le premier édile estime qu’il y a de la place pour deux. Les difficultés du Concorde étant pour lui « liées à son statut de cinéma d’art et d’essai dans une ville de taille moyenne ».
Parmi les options possibles figurent l’ouverture d’une une billetterie commune entre les deux cinémas ou même l’intégration du Concorde sur le nouveau site.
Question investissement, aucun chiffre prévisionnel n’a été annoncé pour l’instant. « L’idéal serait que cela ne coûte rien à la Ville », précise Luc Bouard. Au premier semestre 2016, les lauréats de l’appel à projets auront été désignés. Arrivée des premières animations espérée en 2018, pour une inauguration de l’ensemble en 2019.


La Roche-sur-Yon. L’IUFM changé en site numérique
Le mairie de La Roche-sur-Yon veut reconvertir l’ancien site de l’IUFM (13.000 m² quartier gare) en pôle numérique. La création d’une pépinière, d’un hôtel d’entreprises, de centres de formation et de logements étudiants est en réflexion. Ce qui nécessitera la reconstruction d’une partie du site. Située à quelques encablures, « la loco numérique pourrait déménager là-bas », confie le maire, Luc Bouard. L’ensemble doit être porté par un partenariat public-privé, associant collectivités, promoteurs et entrepreneurs. Les premières entreprises du numérique pourraient s’installer sur le pôle en 2018, pour une livraison de l’ensemble en 2020.


Pays de Saint-Gilles. 110 millions d’ici à 2020
En Vendée, le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie prévoit plus de 110 millions d’euros d’investissement public destiné aux infrastructures, entre 2016 et 2020. A lui seul, le futur lycée de Saint-Gilles qui ouvrira d’ici 2019, représente près de la moitié de l’enveloppe. Il sera financé par la Région (à hauteur de 48 millions d’euros),et par la communauté de communes pour quatre millions. Autres projets en cours : un espace aqua-ludique à Saint-Hilaire de Riez (12,5 millions d’euros) et une salle de spectacles (3,5 millions) dont les ouvertures ont été fixées respectivement en 2017 et 2018 Président de la communauté de communes, Christophe Chabot envisage enfin d’investir dans le port de pêche de Saint-Gilles, et de créer un port de plaisance à Brétignolles (une enveloppe estimée à 40 millions d’euros), au cours des quatre prochaines années.


Challans. 2x2 voies en cours de travaux
Lancé en 2014, les travaux de la 2x2 voies Challans- Aizenay s’étaleront jusqu’en 2020. Cet axe de 20¬ km va absorbera 80¬millions d’euros. Une section Challans – Saint Christophe du Ligneron (4,5km) ouvrira dès la fin 2016. La 2x2 voies vise à conforter le dynamisme du bassin d’emploi et l’attractivité touristique du Nord-Ouest Vendée. Ce réaménagement de la RD 948 reliant La Roche-sur-Yon à Challans permettant de desservir les bassins Saint Jean de Monts et Noirmoutier devrait aussi renforcer la sécurité et la fluidité du trafic.

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