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La "recommandation" sur le télétravail gravée dans le marbre Tour de vis sur les réunions de travail et de convivialité Un correctif sur l’aération, une précision sur le masque Un peu plus de souplesse pour les cas contact "à risque modéré"C’est reparti pour un tour. À peine publiée, la dernière version du protocole sanitaire en entreprise est déjà périmée. Le ministère du Travail a discrètement mis en ligne, le 8 décembre, une réactualisation de ses consignes anti-coronavirus pour faire face à la cinquième vague de Covid-19. Au sommaire : la prise en compte des dernières annonces du gouvernement, mais aussi, et c’est plus inattendu, une limitation explicite des interactions sociales au travail.
La "recommandation" sur le télétravail gravée dans le marbre
Pas de surprise ici, puisque le nouveau protocole reprend mot pour mot les déclarations de Jean Castex, lors de sa conférence de presse du 6 janvier. À savoir que les employeurs doivent désormais viser "deux à trois jours de télétravail par semaine, sous réserve des contraintes liées à l’organisation du travail et à la situation des salariés".
Mais, pour marquer le côté impérieux de ce qui n’est, en l’état, qu’une "recommandation" (au moins pour quelques jours encore), les autorités parlent du distanciel comme d’un "mode d’organisation de l’entreprise qui participe" à la lutte contre le Covid-19, et plus seulement comme pouvant y contribuer. Subtile nuance.
Tour de vis sur les réunions de travail et de convivialité
Changement de ton sur les rassemblements en entreprise. Les réunions en audio- ou visioconférence ? Jusqu’à présent, elles "[restaient] à privilégier". Désormais, elles "doivent" l’être. Il reste quand même possible de se réunir physiquement, mais "dans le strict respect des gestes barrières", dont la distanciation, fixée à "au moins un mètre avec masque", insiste le protocole.
Quant aux moments de convivialité, ils sont purement et simplement "suspendus". Une instruction beaucoup plus ferme que la simple recommandation qui prévalait depuis dix jours. Plus claire aussi que les propos du Premier ministre, en début de semaine : "Jusqu’aux Fêtes de fin d’année, on lève le pied, on arrête, on se protège", avait-il louvoyé à propos de ces pauses récréatives.
Un correctif sur l’aération, une précision sur le masque
Principal ajout au protocole du 29 novembre, les règles d’aération sont corrigées sur un point : la durée d’ouverture des portes et fenêtres passe à 10 minutes toutes les heures (au lieu de 5 minutes "au moins" auparavant). Cette consigne s’aligne, en fait, sur une préconisation du ministre de la Santé, qui n’avait étrangement pas été retenue dans la précédente version.
Sur le masque, la doctrine n’évolue pas, mais le document rappelle qu’un arrêté préfectoral peut localement l’imposer en extérieur. Auquel cas, les travailleurs qui interviennent hors les murs doivent s’y soumettre.
Un peu plus de souplesse pour les cas contact "à risque modéré"
Cette nouvelle version ne fait pas que durcir les règles. Elle introduit aussi un assouplissement sur la prise en charge des personnes exposées à un malade du Covid-19 sur le lieu de travail. Le protocole fait en effet un distinguo entre les cas contact "à risque modéré" et les autres. Pour les premiers, la quarantaine n’est plus forcément obligatoire. Simplement, outre le respect "scrupuleux" des gestes barrières, "le recours au télétravail doit être privilégié pour leur permettre de réduire leurs interactions sociales".
Ceci étant, le texte renvoie les lecteurs vers les sites de Santé publique France et Ameli, afin de rester à jour des recommandations les plus récentes en la matière… Le conseil vaudrait tout autant pour le protocole sanitaire : en cette période de rebond épidémique, mieux vaut surveiller la page du ministère du Travail qui lui est consacrée. Après tout, on n’est pas à l’abri d’un nouvel ajustement des règles dans les prochains jours.