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Télétravail, repas, aération : ce que contient le nouveau protocole sanitaire
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Télétravail, repas, aération : ce que contient le nouveau protocole sanitaire

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Finalement, les employeurs n’y échapperont pas : une nouvelle version du protocole sanitaire en entreprise sera bientôt publiée pour faire face à la cinquième vague de Covid-19. Plus précis sur l’aération, le texte prévoit surtout un retour en arrière sur les repas et autres moments de convivialité. Mais pas sur le télétravail.

Si le nouveau protocole sanitaire n’impose pas de retour forcé au distanciel, il resserre la vis, en revanche, sur les moments de convivialité au travail — Photo : Kawee - stock.adobe.com

Des ajustements, mais pas de révolution. Inchangé depuis la rentrée de septembre, le protocole sanitaire en entreprise va finalement être amendé à partir du 29 novembre. Complètement occultés par le ministre de la Santé, lors de sa conférence de presse sur l’évolution des règles sanitaires, ces changements avaient été annoncés, quelques heures auparavant, aux seuls partenaires sociaux.

Face à la cinquième vague épidémique, les appels à la "remobilisation" des employeurs et des salariés pour respecter les mesures en vigueur ne suffisaient donc visiblement plus. Le ministère du Travail a dû se résoudre à resserrer la vis autour de trois points jugés critiques : les repas, les moments de convivialité et l’aération. Sans oublier d’enfoncer le clou sur deux sujets potentiellement irritants : le télétravail et les masques.

Des efforts demandés sur le télétravail et le masque

En apparence, la priorité d’Élisabeth Borne reste inchangée : "L’enjeu est d’appliquer avec beaucoup plus de rigueur ce protocole" qui encadre l’organisation du travail depuis le début de la pandémie de Covid-19, a indiqué la ministre sur France Info, le 26 novembre.

Le port du masque contrôlé

Le rappel à l’ordre porte, en particulier, sur le strict respect des gestes barrières. À commencer par le masque : "Dès qu’on est avec des collègues et dans un espace de travail fermé, il faut absolument [le] porter", a insisté la ministre. L’inspection du travail va même être chargée de "renforcer ses contrôles" sur le sujet.

Ce retour en force des masques n’est pas propre aux lieux de travail : le gouvernement a décidé de les rendre à nouveau obligatoires dans tous les espaces intérieurs, y compris ceux soumis au passe sanitaire.

Le télétravail par le dialogue social

Pas de changement de doctrine non plus en matière de distanciel. Le retour à des jours imposés de télétravail, véritable épouvantail pour le patronat et même les syndicats, est évité - pour le moment. La décision d’amplifier ce mode d’organisation reste donc à la main des entreprises. Mais absence d’obligation ne signifie pas maintien des habitudes. "J’invite les employeurs à favoriser le télétravail et à définir les règles avec les représentants des salariés", a lancé Élisabeth Borne à la radio.

La veille, son ministère s’était fait encore plus précis devant les partenaires sociaux. Selon plusieurs médias, il leur a été demandé de "faciliter le déploiement du distanciel, en tenant compte des enjeux d’organisation du travail, des risques liés à l’isolement des salariés, ou encore de la difficulté à respecter les gestes barrières".

Des règles renforcées sur les pauses et l’aération

Le futur protocole sanitaire ne se contentera pas de remettre le couvert sur des mesures déjà connues. Il en durcit aussi plusieurs.

Retour en arrière sur la convivialité

Dans le viseur, les repas pris dans les restaurants d’entreprise. Une fois à table, il ne faudra avoir personne ni face à soi ni autour de soi, à deux mètres à la ronde. Ce qui revient à rétablir les règles instaurées en mars. Elles avaient été assouplies moins de trois mois plus tard.

Le protocole devrait aller plus loin concernant les moments de convivialité. Officiellement restaurés lors du déconfinement du 9 juin, ils seront à nouveau formellement déconseillés.

De quoi compromettre les traditionnels pots de fin d’année ? Pas forcément, car il ne s’agit là que d’une recommandation, a priori sans valeur contraignante. D’ailleurs, la ministre du Travail ajoute que "si vous devez en faire, c’est dans le strict respect des gestes barrières. Il faut être à deux mètres de vos collègues, si vous retirez le masque pour prendre un verre."

Précisions détaillées sur l’aération

C’est la principale nouveauté du protocole à venir : les consignes en matière d’aération et de ventilation, gestes barrières bien souvent négligés, devraient se faire plus précises. Elles vont notamment revenir sur la nécessité de changer l’air d’une pièce "cinq minutes toutes les heures", dixit Élisabeth Borne, en ligne avec les recommandations des autorités sanitaires. La veille, son collègue Olivier Véran était allé un peu plus loin sur le sujet : "Si vous avez une réunion qui dure une heure, […] vous ouvrez dix minutes la fenêtre et cela permet d’évacuer les particules virales et de réduire le risque de contamination."

Le ministre de la Santé s’est aussi montré favorable à l’installation "partout où c’est nécessaire" de capteurs de CO2. Cette mesure figurera aussi dans la nouvelle version du protocole sanitaire en entreprise, assurent Les Échos. Le texte préciserait le lieu d’installation à privilégier ("à des endroits significatifs de la fréquentation et à des périodes de forte fréquentation, en particulier"), ainsi que la valeur limite à surveiller. En l’occurrence, "au-delà de 1 000 ppm (parties par million, NDLR), l’évacuation du local doit être proposée, le temps d’une aération suffisante pour retrouver des niveaux de CO2 inférieurs à 800 ppm", préciserait le document. De quoi élargir encore un peu le spectre des mesures de prévention. Reste à savoir si ces gestes complémentaires suffiront à éviter un retour forcé et généralisé au télétravail.

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