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Assurance-vie, Bourse, prise de participation au capital d'une PME, immobilier : quels placements choisir en 2019 ?

Immobilier, Bourse ou assurance-vie ? Il n’existe pas de placement miracle aujourd’hui et la quête de la rentabilité demande plus que jamais beaucoup d’efforts. — Photo : ©JeanLuc - stock.adobe.com

Taux bas, reprise de l’inflation, volatilité des marchés boursiers : protéger son capital n’a jamais été aussi compliqué. Dégager de la performance encore plus. « Aujourd’hui, ce qu’on disait être sans risque ne rapporte plus rien ou n’est plus sans risque, analyse Christine Hubert, gérante de la société HSC Conseil, spécialisée dans l’accompagnement des dirigeants dans leurs problématiques de patrimoine. Depuis la crise, l’injection massive de liquidités dans l’économie a valorisé toutes les classes d’actifs qui sont donc chers. Il n’existe pas de recette miracle. Il faut déployer beaucoup d’énergie pour aller chercher de la rentabilité. Je conseille d’acheter des choses qui ont du sens, en évitant de se laisser embarquer dans des bulles. C’est le plus gros risque actuellement. »

« Les meilleurs placements sont ceux qui répondent aux objectifs que l’on s’est fixés (valoriser son patrimoine, le faire fructifier, disposer de liquidités pour financer les études de ses enfants…), en fonction d’un certain nombre de critères, tels que le patrimoine déjà constitué, les revenus, l’âge, la situation professionnelle et familiale, l’aversion au risque… En fonction de ces données, on détermine des placements possibles, en ayant en tête que la défiscalisation n’est pas un objectif en soi et que si l’on recherche des placements à 10 %, on doit accepter de perdre 20 ou 30 % », complète Arnaud de Genouillac du cabinet Stratégie Finance Patrimoine.

Les placements à court terme (livret A, livrets bancaires ou PEL ouverts après 2015) ne garantissent plus le maintien du pouvoir d’achat de l’épargne. Il faut donc optimiser les placements classiques ou diversifier son patrimoine en se tournant vers des placements dits alternatifs.

L’assurance-vie reste intéressante

Selon la Fédération française des sociétés d’assurance, le rendement moyen des fonds en euros (garantis) est de 1,5 % après les prélèvements sociaux. « Les fonds en euros ne rapportent pas beaucoup mais, sur un marché compliqué, il est intéressant de disposer de liquidités pour pouvoir faire face à de fortes corrections ou rectifier des erreurs », indique toutefois Christine Hubert.

Pour trouver une performance au-delà de 3 %, il faut prendre davantage de risque. On peut dynamiser un contrat multisupport, en y intégrant une partie en unités de compte ou en s’orientant vers des fonds en actions, des fonds communs de placement ou encore des supports immobiliers. Le placement dans l’assurance-vie reste donc intéressant, à condition de le piloter – ou de le faire piloter par un professionnel – pour arbitrer entre les différents supports, en fonction de l’évolution du marché.

La Bourse : liquidité et fiscalité

En 2018, les obligations ont accusé des pertes, tandis que les actions européennes faisaient du sur place. Le placement en actions peut cependant s’avérer intéressant par sa liquidité et sa fiscalité (la « flat tax », ou prélèvement forfaitaire unique, plafonne l’impôt à 30%). L’investissement peut se faire, soit au travers d’un PEA, soit de fonds, notés de 1 à 7 par l’Autorité des marchés financiers selon leur niveau de risque. Il est recommandé de bien étudier les performances, très variables, des sociétés de gestion avant de s’engager et de ne pas se laisser ébranler par les secousses affectant périodiquement les marchés financiers.

La reprise de l’immobilier

La baisse de rendement des actifs sans risque fait le bonheur de l’immobilier, malgré une fiscalité dissuasive (impôt sur la fortune immobilière et imposition sur les plus-values). Les taux historiquement bas et les avantages fiscaux (location meublée, loi Pinel, déficit foncier…) appliqués à cette classe d’actifs, ont favorisé une reprise de l’immobilier en pleine propriété en 2017. Ce sont toutefois vers les SCPI (Sociétés civiles de placements immobiliers) et les OPCI (Organismes de placement collectif en immobilier), combinant immobilier physique et financier, que se tournent de plus en plus les investisseurs.

« Il faut être prudent avec les rendements vendus par les SCPI et les OPCI. Je suis convaincue que l’immobilier est surévalué en France, du fait des taux bas et des incitations fiscales. De ce fait, les perspectives de plus-values ne sont plus ce qu’elles étaient. Néanmoins, il est intéressant d’avoir des actifs réels dans son patrimoine et l’immobilier locatif dans les grandes villes reste attractif sous certaines conditions », énonce Christine Hubert, qui a créé une dizaine de SCI à l’attention de ses clients, en privilégiant l’emplacement, un prix au mètre carré raisonnable et des surfaces assez grandes.

Investir dans les PME

Les placements alternatifs constituent une option de diversification, mais de diversification seulement. Il peut être tentant pour un chef d’entreprise de prêter de l’argent à une PME pour favoriser son développement via le crowdlending (prêt participatif) sur des plateformes, telles que Lendix, ou le crowdequity (acquisition de parts). Les tickets d’entrée sont généralement modestes, les taux d’investissement attractifs (supérieurs à 5 %) et la fiscalité limitée à 30 %. Revers de la médaille : une âme de capital-risqueur est exigée pour ce type de placement.

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