
Au menu
L’opportunité d’investir dans 1 500 entreprises Des seuils et des frais revus à la baisse Une volonté assumée de démocratiser le capital-investissementBpifrance creuse son sillon pour canaliser l’épargne des Français vers les start-up, PME et ETI du pays. Un an et demi après avoir lancé un premier fonds d’investissement ouvert aux particuliers, la banque publique renouvelle l’opération, avec l’objectif de collecter 100 millions d’euros, grâce à ce nouveau modèle présenté comme "unique au monde".
L’opportunité d’investir dans 1 500 entreprises
Preuve qu’elle croit en son concept, la recette est quasiment la même qu’en 2020. Sur le principe, pas de changement : sous forme de FCPR, ce Bpifrance Entreprises 2 permet d’orienter son argent vers 1 500 sociétés non cotées, à 70 % françaises (en valeur - cette proportion monte à 80 % en nombre). Plusieurs secteurs sont représentés - en premier lieu les technologies (24 % de l’actif net estimé), la santé (16 %), les services B to B (13 %), l’industrie (12 %) et la consommation (10 %).
Bpifrance met également en avant la maturité de son portefeuille. Il a été constitué entre 2010 et 2016 par 126 fonds sous-jacents, émanant de 76 sociétés de gestion différentes. Fait nouveau, la banque publique apporte son écot à l’opération, puisqu’elle compte 130 entreprises sur lesquelles l’institution a directement misé, à travers ses "Fonds Investissement région 1 et 2".
Des seuils et des frais revus à la baisse
Mais ce n’est pas là la moindre des nouveautés de cette année. Dans un effort assumé d’ouverture au plus grand nombre, le ticket d’entrée passe à 3 000 euros (au lieu de 5 000), quand le plafond d’investissement est, lui, abaissé à 50 000 euros (contre 95 000 auparavant). Les frais sont aussi compressés, avec un taux maximal annuel de 3,3 % (et non plus 3,9 %). Le tout pour un rendement toujours évalué entre 5 et 7 % net. Il convient de préciser que ces gains, tout comme le capital, ne sont pas garantis.
Une volonté assumée de démocratiser le capital-investissement
La souscription est ouverte dès ce 16 février et jusqu’au 31 décembre. Une date butoir toutefois très théorique : plébiscité par 4 000 personnes, le premier fonds avait été clôturé au bout de neuf mois. Or, son successeur devrait bénéficier d’une distribution plus large dans les réseaux bancaires. Bpifrance maintient, en parallèle, la possibilité d’investir par soi-même directement en ligne, via une plate-forme dédiée.
Ce canal direct a représenté 20 % des montants levés et attiré la moitié des souscripteurs. Parmi eux, les deux tiers investissaient pour la première fois dans le non coté. Une fierté pour Nicolas Dufourcq. Le directeur général de la banque publique met d’ailleurs un point d’honneur à inscrire dans la durée cette initiative en faveur des investisseurs non-professionnels.
"Pour Bpifrance, cette affaire a un coût, mais nous le faisons pour démocratiser le private equity en France. Il n’est plus possible de réserver le capital-investissement à une extrême minorité de la société, celle qui peut se permettre d’investir des tickets de 100 000 euros, alors que c’est devenu une classe d’actifs mondiale fondamentale. Pour moi, on est à un niveau d’inacceptable rarement atteint !"
Les acteurs privés appelés à plagier Bpifrance
Nicolas Dufourcq va même plus loin. Il aimerait que d’autres acteurs de la place financière lui emboîtent le pas : "Il n’y a pas non plus de raison que seule la banque publique fasse cet effort ! D’autant qu’il n’y a rien à réinventer, il suffit de copier-coller ce que nous avons fait". Et de se souvenir, avec une pointe de nostalgie, de l’impôt de solidarité sur la fortune… "À l’époque, avec l’ISF-PME, environ 40 000 personnes se posaient la question, tous les ans, de savoir dans quelles entreprises elles allaient investir. À la fin des fins, c’était un rendez-vous vertueux."
En attendant que Bpifrance Entreprises fasse des petits, la banque publique assurera, à son niveau, ce cercle positif : les 100 millions d’euros amassés cette année dans l’opération seront réinjectés directement dans les start-up, PME et ETI françaises.