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Tremark, la boîte qui veut révolutionner le sertissage de conserves
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Tremark, la boîte qui veut révolutionner le sertissage de conserves

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Depuis Quimper, la société Tremark a développé une sertisseuse à came électronique capable de s’adapter en un temps record à toutes les formes de boîte de conserve, mais aussi d’assurer une traçabilité de la qualité du sertissage. Une innovation en passe d’entrer en phase de commercialisation, et qui aiguise d’ores et déjà l’appétit de grands acteurs du secteur.

Thomas Lagourgue, président de Tremark, et Jean-Charles Marchadour (à droite), à l'origine de cette innovation. — Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

C’est une innovation qui pourrait faire grand bruit dans le monde aseptisé de la conserve. Après avoir innové dans le domaine du dosage de produits difficiles pour l’agroalimentaire, la chimie et la cosmétique, les équipes de Tremark (12 salariés, CA non communiqué) ont mis au point une sertisseuse à came électronique capable de s’adapter en un temps record à toutes les formes de boîte de conserve, mais aussi d’assurer une meilleure traçabilité de la qualité du sertissage. Un concept distingué par un Trophée de l’innovation au CIFA 2019, à Rennes, et imaginé par Jean-Charles Marchadour, 87 ans et fils du fondateur de la société Hema, spécialisée dans la fabrication de sertisseuse pour l’industrie de la conserve depuis 1936.

«Il y a beaucoup d’attente de la part de nos clients»
«Nous avons intégré des servo-moteurs qui permettent d’adapter facilement le positionnement des molettes de sertissage en fonction de la forme de la boîte, contrairement aux sertisseuses à came mécanique qui requièrent de modifier le chemin de came pour changer la position de la molette», détaille Thomas Lagourgue, le président de la SAS créée il y a trois ans à la pépinière des innovations de Quimper. De quoi intéresser les grands acteurs du secteur de la conserve. «Il y a beaucoup d’attente car à ce jour, il est nécessaire de multiplier les lignes dédiées pour chaque format de boîte, ce qui est très coûteux. Ici, un simple clic permet de changer de profil. On gagne en facilité et en rapidité de réglage, et la même tête de sertissage peut être utilisée pour différents formats de boîte. À ce jour on affiche une cadence de 80 boîtes par minutes, mais on travaille actuellement pour augmenter la cadence jusqu'à 120 voire 150 ».

Commercialisation début 2020
De quoi, aussi, réduire la consommation de métal en diminuant l’épaisseur des boîtes, mais en répondant également à un autre problème de taille : «La moyenne d’âge des techniciens capables de régler les sertisseuses mécaniques se situe aux alentours de 50 ans : il y en a de moins en moins et tout le monde se les arrache !», explique le dirigeant. «Notre concept est désormais validé, et tous ceux qui sont venus tester notre machine en sont ressortis convaincus», assure Thomas Lagourgue, dont les clients potentiels sont de grands noms français, marocains, espagnols, portugais ou encore brésiliens. Prochaine étape ? «Nous prévoyons d’entrer en phase de commercialisation début 2020, avec un objectif de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la première année». D’ici là, les équipes de Tremark devraient quitter l’été prochain la pépinière d’innovation pour un bâtiment en propre, toujours à Quimper.

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