Savel : « Reprendre notre place en Bretagne »
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Savel : « Reprendre notre place en Bretagne »

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Agroalimentaire. Après avoir lancé une nouvelle gamme à destination des consommateurs bretons le mois dernier, Savel prévoit, en avril 2015, de créer « fermiers solidaires », une marque qui pourrait faire des émules dans la filière et, peut-être, se transformer en label.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Nous ne dévoilons pas nos résultats, mais nous n'avons jamais perdu d'argent », sourit Jean-Christophe Léon, directeur marketing et commercial de Savel qui, depuis 46 ans, ne cesse de se développer son activité de transformation de petites volailles depuis son fief de Lannilis. Et malgré un chiffre d'affaires de 85 M€ l'année dernière, dont 45 % à l'export, pas question de se reposer sur ses lauriers. « Notre pari est de doubler le chiffre d'affaires d'ici 5 ans », explique ainsi le directeur commercial.




Une nouvelle gamme de produits régionaux

Pour y parvenir, Savel, qui réinjecte annuellement 3 millions d'euros pour améliorer sa compétitivité, vient en outre d'investir 8 millions d'euros sur les trois dernières années dans deux axes de développement : une gamme de produits régionaux et un label en faveur de la filière. Après la restauration (90 % du volume d'activité), le leader mondial du coquelet et de la pintade s'attaque donc à la GMS, qui ne représente jusqu'à présent que 10 % de son activité, dont une grande partie à l'export. Au travers de P'tit Duc, la marque historique de l'entreprise depuis 1968, Savel a en effet lancé une nouvelle gamme de 18 produits régionaux à destination des consommateurs locaux, en rayon depuis début novembre. Objectif : « reprendre notre place en Bretagne en reconquérant les consommateurs sur notre territoire de production », explique Jean-Christophe Léon.




Un label de production et de commerce équitable

« Dans une démarche de production et de commerce équitables, nous lancerons également en avril 2015 la marque "Fermiers Solidaires", qui constituera une sorte de justification du modèle pérenne que nous avons réussi à développer, poursuit-il. La filière s'est étiolée avec les difficultés qu'ont connu ou que connaissent de grands acteurs avec lesquels on travaillait. Le fait que Savel s'en sorte tient avant tout au partage et à la solidarité, tout au long de la chaîne de valeur. Au-delà du choix de la qualité, nous travaillons dans le respect des éleveurs en termes de méthode de travail et de rémunération ». Un modèle qui, selon lui, pourrait devenir un label qui serait transposable dans d'autres filières. « Nous souhaitons réassocier la distribution et le consommateur dans la chaîne de partage de valeur. Sans éleveur, on ne produit pas. Et si c'est la grande distribution qui pose le prix, au final, c'est bien le consommateur qui tranche ! », estime celui qui est en discussion avec les grands acteurs de la GMS. Une fondation sera par ailleurs créée afin de collecter des fonds qui seront ensuite redistribués au travers d'actions de revalorisation du revenu des éleveurs, d'amélioration du bien-être animal ou encore de sensibilisation des générations futures.




Préparer la relève

À l'aune du cinquantenaire de Savel, Gabriel et Madeleine Léon, les fondateurs de cette entreprise familiale, se préparent également à passer la main. « Nous menons un travail de fond pour réorganiser l'entreprise et passer ce cap, en intégrant de nouvelles compétences », ajoute Jean-Christophe Léon. Treize cadres ont en effet été recrutés cette année pour appuyer les forces vives de l'entreprise qui entend bien conserver sa place de leader sur les petites volailles.

Savel



(Lannilis) Dirigeants : Gabriel et Madeleine Léon 288 salariés permanents 85 millions d'euros de chiffre d'affaires 02 98 04 01 05

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