«On est parti! Nous, on y va vraiment», a lancé Jean-Yves le Drian, président de Région au moment de la présentation du projet du polder, au port de Brest. Le projet? 134M€ investis, en deux temps, pour préparer le polder à recevoir la filière des énergies marines renouvelables. Éolien posé d'abord, flottant ensuite. «La phase de concertation et d'enquête publique commencera dès début 2012. Pour des autorisations au 3e trimestre 2013.» Un calendrier serré, auquel tiennent les membres du comité de pilotage*.
L'éolien posé en 2015
La première tranche de travaux, qui court jusqu'en 2015, prévoit le dragage de quelque 1,4million de m de sédiments pour l'accès au port de commerce et au polder avec 9,5 mètres d'eau sous quille. «Les sédiments seront utilisés pour construire un nouveau polder de 15ha, qui sera prêt après une dizaine d'années», explique Jean-Jacques Le Norment, responsable du programme. Les souilles seront renforcées, notamment au port de commerce pour permettre la venue de porte containers et le développement de cette activité. «Il y a en de plus en plus à Brest. +30l'année dernière,+20% l'année précédente», observe Gérard Lahellec, vice-président de Région, en charge des transports. Un quai de 300m de long dédié aux énergies marines sera aussi construit avant 2015. Coût de cette première phase: 72M€. Elle doit permettre l'implantation d'une filière d'éolien posé à Brest sur les 17ha de polder. «Voir plus si les consortiums le demandent.»
Négociations
Car la Région négocie actuellement avec trois consortiums, sans en révéler les noms. Même si ceux d'EDF EN, de GDF Suez, ou encore de l'allemand E.ON circulent. «Ce qu'on peut dire, indique Jean-Yves Le Drian, c'est qu'ils sont deux à se positionner pour deux champs à Saint-Nazaire et Saint-Brieuc, le troisième pour un unique champ à Saint-Nazaire.Et les négociations sont plus abouties avec l'un d'entre eux.» Cependant, l'État n'a encore attribué aucun lot pour ces champs d'éoliennes posées.
Assemblage et fondations
Pour Brest, la Région, a opté pour une stratégie d'arrière-base pour les sites d'éoliennes de Saint-Brieuc et Saint-Nazaire pour l'assemblage des éléments et la construction des fondations. «L'accord Areva/Alstm pour les usines à Cherbourg et Saint-Nazaire, annoncé récemment, en plus d'être conditionnel, concerne surtout la construction des éléments. Ils demandaient 53ha d'un seul tenant. Pour nous ça n'était pas possible car, à long terme, nous voulons aussi l'éolien flottant», explique Jean-Jacques Le Norment. La seconde phase du projet breton se concentre en effet sur les préséries industrielles de l'éolien flottant. En 2017, devrait être livré un quai lourd de 250m, parallèle au premier sur le polder «Dans l'état actuel des prévisions d'activités, il sera dédié à l'évacuation de grands ensembles d'éoliennes flottantes de type Winflo (de DCNS et Nass & Wind).» Le poids conséquent des machines (environ 1.000 tonnes), nécessite de prévoir ce type d'équipement. Une rampe est aussi au programme, mais non financée par la Région. «C'est un outil mutualisé, qui dépendra des besoins des industriels», ajoute Jean-Yves Le Drian. Si le marché est au rendez-vous, la construction en série est prévue pour 2020.
«Pas en déclin»
Pour le président de Région, ce projet «s'inscrit dans u
n plan de développement global du port de Brest. C'est un pack offensif. Le site du polder est attractif et porteur!» Dans un contexte difficile pour le port avec les difficultés de la Sobrena, (lire en page3), l'annonce se veut un signe: «Non, le port de Brest n'est pas en déclin. Avec un tel programme, il y aura du passage de navires à Brest. Et plus de passage, dit plus d'activité, y compris pour la réparation navale.»
* Région, Conseil général, Syndicat Mixte de Brest Iroise, Brest métropole Océane et la CCI de Brest.
Énergies marines renouvelables La Région vient de lancer son projet industriel pour accueillir la filière de l'éolien posé, puis flottant, sur le polder du port de Brest. Un investissement en deux phases: 72millions d'euros d'ici à 2015, 62millions d'ici à 2017.
