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Franck Zal (Hemarina) : « En remplaçant les respirateurs artificiels, notre molécule peut sauver des vies »
Témoignage Finistère # Santé

Franck Zal (Hemarina) : « En remplaçant les respirateurs artificiels, notre molécule peut sauver des vies »

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En pleine "guerre sanitaire" selon Emmanuel Macron, Franck Zal, chercheur et fondateur de la société morlaisienne de biotechnologie Hemarina, se heurte une fois de plus à des contraintes réglementaires. Il estime pourtant qu'Hemo2Life, son transporteur universel d'oxygène issu de vers marins, pourrait sauver des vies dès à présent à l'heure où les services de réanimation manquent notamment de respirateurs artificiels.

— Photo : © Hemarina

« Nous sommes en médecine de guerre, il faut changer de façon de penser ! », enrage Franck Zal, chercheur et fondateur de l'entreprise morlaisienne de biotechnologie Hemarina.

« D'un côté, les centres de réanimation sont débordés, les patients s'asphyxient, et l'on manque de respirateurs artificiels qui demandent énormément de personnel pour être mis en place. De l'autre, notre molécule permet de se passer de cet appareillage lourd et coûteux en personnel et de sauver des vies rapidement, avec un traitement beaucoup plus simple pour soulager les patients. Le problème, c'est que certains pensent encore qu'il faut passer par les procédures habituelles et remplir le bon formulaire, car notre molécule n'a pas encore reçu d'autorisation de mise sur le marché... Et alors même que nous avons publié nos données dans l'American Journal of Transplantation, qui est une référence en la matière ! Nous sommes en train de perdre un temps précieux pour sauver des vies ! Nous sommes à la disposition des autorités : nous avons 5.000 doses disponibles immédiatement, et avons actuellement de quoi en produire 30.000 de plus ! ».

Parcours du combattant réglementaire pour Hemarina

Début mars déjà, Frank Zal, - qui a levé pas moins de 22 millions d'euros depuis la création d'Hemarina afin de développer sa molécule -, lançait un appel de détresse dans nos colonnes face à la complexité réglementaire à laquelle il se heurtait pour mettre sur le marché d'Hemo2Life, sa molécule issue d'un ver marin présent sur les côtes finistériennes et vendéennes. Un transporteur universel d'oxygène pourtant capable de préserver des greffons ou de servir en immunothérapie pour augmenter les rendements de production des anticorps monoclonaux, ce qui diminuerait considérablement le prix du traitement de patients atteints de cancers. Une molécule également capable de contribuer au traitement de patients atteints de formes sévères de pathologies respiratoires, comme c'est le cas du Covid-19.

En 2018, toujours dans nos colonnes, il lançait un appel aux acteurs de l'agroalimentaire pour qu'ils s'emparent des coproduits dont est issue sa molécule, et capables de remplacer l’hémoglobine de porc ou de bovin utilisée dans quasiment tous les processus de fermentation. Autant d'appels restés sans réponse à ce jour...

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