"Nous faisons partie de ceux dont l’activité a été dopée par la crise sanitaire, car les confinements successifs ont boosté les sports et les loisirs de plein air", entame Tanguy Le Bihan, architecte naval et ancien de chez Bénéteau qui a créé Foil & Co en 2016 avec son associé Thierry Pen, auquel on doit notamment le réseau Magic Surf.
Spécialisée à l’origine dans la conception, le prototypage et la fabrication d’hydrofoils en matériaux composites, Foil & Co a, depuis, créé sa propre marque de foils (AFS), de windfoils (AHD), de stand up paddles (Nahskwell)… Ainsi que la Sealion Wings, une gamme de planches innovantes permettant de pratiquer plusieurs disciplines. Dernière nouveauté en date : la Wing, une voile de Wing foil qui vient compléter un catalogue déjà bien fourni et qui fait le succès de l’entreprise.
Nouveau bâtiment à l'horizon 2022
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les affaires vont bon train pour Foil & Co, qui emploie désormais 25 salariés sur son site du Tréhou. "En 2020, malgré la crise sanitaire, nous avons réalisé en sept mois le chiffre d’affaires que nous avions réalisé en 2019, à savoir 1,3 million d’euros. Nous devrions en faire le double cette année", confie Tanguy Le Bihan, qui a par ailleurs doublé ses capacités de production en quatre ans.
Pas de quoi, cependant, répondre à une demande qui explose. "On pourrait facilement produire deux fois plus", estime Tanguy Le Bihan, qui travaille actuellement en flux tendu avec des délais de livraison oscillant entre 30 et 45 jours ouvrés. Pour augmenter encore ses capacités de production, le dirigeant prévoit de construire un nouveau bâtiment de 1 500 m², en complément de ses locaux actuels de 1 000 m². Un projet estimé à près de 2,5 millions d’euros dont le calendrier a été retardé par la crise sanitaire, mais qui devrait commencer à sortir de terre à l’horizon 2022 grâce, notamment, à une levée de fonds de 750 K€ bouclée en mai 2020 ainsi qu’au dispositif France relance.
Relocalisation et développement durable
Autre projet dans les cartons : relocaliser la production d’une partie de ses flotteurs, qu’il sous-traite actuellement en Tunisie. Une démarche de relocalisation que l’entreprise a déjà engagée il y a quatre ans pour la fabrication de ses foils. "C’était un pari risqué à l’époque, mais qui porte ses fruits aujourd’hui car nous sommes maîtres de notre production. Nous produisons actuellement 55 % de notre chiffre d’affaires au Tréhou, et nous nous sommes fixés comme objectif d’arriver à 80 % d’ici 2023", détaille celui qui s’emploie par ailleurs à réduire l’empreinte carbone de son entreprise.
"Nous réutilisons une grande partie de nos rebuts de plaques de fibre de carbone, et travaillons actuellement sur un process pour recycler les films plastiques qui les protègent durant leur transport", détaille celui qui a également mis au point ses propres presses chauffantes afin de limiter au maximum leur consommation électrique, travaille sur des flotteurs plus respectueux de l’environnement, ou encore planche à ses heures perdues sur un système de chauffage solaire à base de fibre de carbone recyclée pour équiper son bâtiment.
