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Coronavirus : chez G2H29, une reprise en demi-équipe
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Coronavirus : chez G2H29, une reprise en demi-équipe

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Après une fermeture de quinze jours, Gwenaëlle Brenner, dirigeante de l'entreprise de peinture pour l’industrie et le bâtiment G2H29, à Briec (Finistère), a décidé de rouvrir en prenant de nombreuses précautions. Une décision prise en concertation avec les salariés et les quelques clients encore ouverts.

Malgré une réouverture de son entreprise début avril, Gwenaëlle Brenner, dirigeante de l'entreprise finistérienne G2H29, estime la perte de chiffre d'affaires à 30% — Photo : © Isabelle Jaffré - Archives

Pour G2H29 (18 salariés, CA NC), cela n’a pas été simple de rouvrir. L’entreprise spécialisée dans la peinture pour l’industrie et le bâtiment basée à Briec, dans le Finistère, s’était d’abord arrêtée pendant 15 jours. « Le soir de l’annonce du président de la République (la mise en place du confinement, NDLR), j’avais compris que les entreprises pouvaient continuer leur activité, indique Gwenaëlle Brenner, la dirigeante de G2H29. Mais les salariés étaient inquiets et les clients se sont mis à fermer également. J’ai donc pris la décision de fermer pour 15 jours car c’était aussi notre rôle citoyen. »

Réflexion et concertation

Deux semaines qu’elle met à profit pour réfléchir à une éventuelle réouverture en toute sécurité, car l’entreprise doit aussi penser à sa pérennité afin de préserver les emplois. « J’ai regardé comment on pouvait s’organiser dans l’atelier. J’ai répondu aux clients qui restaient ouverts – environ 20 % de mes clients. J’ai aussi passé beaucoup de temps à faire de l’administratif pour le chômage partiel, commencé des démarches pour obtenir un prêt garanti par l’État. C’était assez fastidieux », explique-t-elle.

Devant les demandes des clients, l’entrepreneuse décide de rouvrir le 1er avril. Pour équiper ses salariés en équipements de protection, elle fait marcher ses réseaux. « En temps normal, nous utilisons déjà des masques FFP2 pour le sablage, le ponçage, etc. Mais ceux que nous avions ont été réquisitionnés au début de la crise. » Gwenaëlle Brenner fait donc appel à une membre du club des entreprises du pays Glazik, la couturière Sabine Robert d’Au fil de la couture, à Briec, pour lui fabriquer des masques en tissu. Un autre membre la fournit en produit de désinfection. Elle équipe également les salariés de visières serre-tête et se fournit en gel hydroalcoolique grâce à l’UIMM.

Entreprise au ralenti

L’organisation du travail est chamboulée. « Dans l’atelier, on fonctionne en demi-équipe. Une le matin, une l’après-midi. Tout est désinfecté entre les deux. On a fermé à clé les portes pour que personne ne rentre. Les livraisons se font au maximum sans contact. J’ai même caché la sonnette des livreurs. Les clients et fournisseurs doivent désormais prévenir par téléphone. Un de mes salariés s’occupe de récupérer ou de donner la marchandise en étant équipé d’une combinaison et d’un masque pour faire de la peinture habituellement , ainsi que de sur-gants », détaille la dirigeante.

Dans l’atelier, ces règles ont été plutôt bien assimilées, dixit Gwenaëlle Brenner. « Il y a des affichages, je fais des rappels tous les deux jours. Je dois aussi malheureusement faire des rappels aux transporteurs qui ne jouent pas vraiment le jeu. Peu sont équipés, ou alors ils ne portent pas les équipements. Je fais des rappels à l’ordre pour eux aussi ! »

Aujourd’hui, la dirigeante voit ses clients reprendre peu à peu leur activité. « Environ 70 % restent fermés, le rythme de la reprise est assez lent », note-t-elle. Après une baisse de 60 % de son chiffre d’affaires en mars, elle estime la perte pour avril à 30 %. « Je ne travaille que pour les clients qui ont rouvert. Je ne veux pas prendre le risque de ne pas être payée », conclut-elle.

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