Aéroport Brest Bretagne s’organise face au trou d’air engendré par la crise
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Aéroport Brest Bretagne s’organise face au trou d’air engendré par la crise

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Avec un trafic qui ne dépasse pas 40 % de son niveau de 2019, l’aéroport Brest Bretagne s’organise pour faire face aux turbulences engendrées par la crise sanitaire. En ouvrant notamment de nouvelles lignes intérieures à destination des familles pour tenter de compenser la baisse des vols long-courrier et des voyages d'affaires.

— Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

« C’est une période compliquée mais nous restons optimistes », confie André Jourt, le président de la société Aéroports de Bretagne Ouest (ABO) qui gère l’aéroport de Brest Bretagne et de Quimper. Avec un trafic à 40 % de son niveau de 2019, l’aéroport de Brest Bretagne s’en sort pourtant mieux que ses homologues français, dont la moyenne se situe aux alentours de 36 %. Mais la situation n’en reste pas moins tendue. « La clientèle affaires se réduit comme peau de chagrin, et l’offre d’Air France sur les vols long-courrier est réduite à 30 % de celle de 2019 car, à part pour le fret cargo, la clientèle longue distance a elle aussi disparu », détaille Mériadec Le Mouillour, directeur général de la CCI métropolitaine Bretagne ouest (CCIMBO) et directeur d’ABO.

Recentrage sur les vols intérieurs et le fret

Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

Pour faire face à ce trou d’air, l’aéroport Brest Bretagne se recentre sur les lignes intérieures et la clientèle familiale en proposant 14 destinations en vols directs pour la saison automne hiver. À noter, l’ouverture récente de quatre nouvelles lignes à destination de Nice, Marseille, Toulouse et Montpellier, desservies par Transavia. Autre nouveauté : des vols vers Strasbourg et Toulon durant les fêtes de fin d’année assurés par Air France. Seule destination vers l’étranger au départ de la pointe bretonne : une rotation vers Porto, assurée une à deux fois par semaine par Ryanair. De quoi, aussi, espérer attirer des visiteurs sur le territoire. Pour sortir son épingle du jeu, l’aéroport Brest Bretagne mise également sur la diversification à travers, notamment, le développement du fret spécifique longue distance.

Soutien de l’État et de l’actionnariat

Côté finances, « nous sommes en train de chiffrer les pertes qui vont être importantes, mais nous avons la chance de pouvoir compter sur nos actionnaires qui connaissent bien le secteur aérien », rassure André Jourt. ABO compte en effet parmi ses actionnaires les Aéroports de Lyon, Egis Airport Operation ou encore Transdev. L’aéroport Brest Bretagne peut également compter sur un prêt garanti par l'État de près de 5 millions d’euros. Côté emploi, « nous sommes en plein dialogue social avec nos 160 salariés, et nous allons utiliser les leviers de l’État pour pouvoir bénéficier de l’activité partielle longue durée à partir du 1er janvier », détaille Mériadec Le Mouillour.

« Pas de retour à la normale avant 2024 »

Plus impacté encore, l’aéroport de Quimper fait lui aussi face à « un trou d’air important ». Juste avant le confinement, il venait de relancer ses sept vols hebdomadaires à destination de Paris Orly. « Le lancement a été très encourageant, mais les vols n’ont pu reprendre que début octobre. Nous attendons de voir comment les choses vont évoluer », indique André Jourt qui, s’il reste optimiste sur l’avenir du transport aérien, sait aussi que ces perturbations risquent de perdurer dans le temps. « Nous ne nous attendons pas à retrouver une activité normale avant 2024 ou 2025, et nous savons que d’ici là notre activité se sera considérablement transformée », anticipe-t-il.

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