Tringaboat (1 million d’euros de CA en 2022, 6 salariés), créateur et fabricant du bateau amphibie routier Tringa, et Frédéric Blevennec, gérant de CJEF (200 000 euros de CA, deux apprentis), spécialisé dans la chaudronnerie, la soudure et la tuyauterie industrielles, vont unir leur force pour créer Tringa-Alu.
Cette nouvelle entreprise de chaudronnerie navale sera chargée de la fabrication de la coque en aluminium du bateau amphibie routier Tringa. Elle s’installera dans les locaux de 400 m² que CJEF a intégrés en février 2022, à Lannion, et utilisera l’outil industriel de cette dernière, qui s’est étoffée récemment. "En plus de nos sept postes à souder, nous bénéficions d’une presse plieuse arrivée en décembre 2022 et d’une cisaille guillotine depuis janvier", explique Frédéric Blevennec, qui a créé CJEF en 2016. Deux machines qui ont nécessité un investissement de 50 000 euros HT. L’entreprise de Loire-Atlantique qui fabriquait jusqu’à présent les coques continuera à le faire en complément de Tringa-alu, dont la capacité de production sera au départ d’une coque par mois, et ce, en prévision d’une accélération des ventes du bateau costarmoricain.
Objectif USA
Tringaboat, créée en 2011 et dirigée par l’ingénieur Guirec Daniel, est ainsi à la recherche de nouveaux investisseurs pour doper les ventes de ses deux modèles, le Tringa T650 (6,5 mètres) et le T700 (7 mètres, bi-moteur). "Notre bateau, qui est le seul au monde à pouvoir rouler sur les routes, est au point depuis deux ans. Nous en avons fabriqué quatorze exemplaires", relate Guirec Daniel. "Il nous faudrait 800 000 euros pour accélérer sur la commercialisation et prendre une couleur export." Deux secteurs géographiques sont particulièrement visés par le dirigeant originaire de Perros-Guirec : la façade méditerranéenne pour le marché français et les USA pour l’international. Depuis sa création, Tringaboat revendique avoir levé un total de 2,3 millions d’euros.
"C’est très peu au regard de la complexité technologique du bateau. Un brevet a été déposé il y a dix ans sur la fermeture de la trappe des roues, par exemple", explique Guirec Daniel. "C’est un excellent bateau mais aussi un très bon véhicule routier et un bon véhicule tout-terrain." Assemblé dans les locaux lannionnais de Tringaboat, le navire, qui est une coque open à console centrale, s’adapte, au moyen d’une quarantaine d’options, aux différents usages de la plaisance : promenade, pêche, ski nautique…
Pas de place au port
Affiché à un prix aux alentours de 170 000 euros pour le modèle T650, le Tringa s’adresse par exemple aux personnes ayant une maison près de la côte, qui peuvent ainsi se passer d’une place au port et pour qui l’accès à l’eau s’avère facilité. "Nous leur offrons une fluidité logistique totale : il n’a jamais été aussi simple d’aller à l’eau depuis que le monde existe. L’étape d’après, c’est la téléportation", s’amuse le chef d’entreprise, qui évalue le marché de son bateau à "plusieurs centaines d’exemplaires par an". Pour l’instant, huit bateaux ont été vendus depuis deux ans, un résultat qui s’explique notamment par les crises successives (Covid, inflation, guerre en Ukraine) rencontrées depuis le début de sa commercialisation.