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Taxirail devrait faire rouler son premier prototype en 2022
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Taxirail devrait faire rouler son premier prototype en 2022

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L’entreprise Taxirail conçoit dans les Côtes-d’Armor un train léger autonome qui assurerait un système de transport ferroviaire à coûts réduits et respectueux de l’environnement dans les petites lignes rurales. Un premier prototype devrait rouler à la fin de l’année.

Régis Coat, président de Taxirail, mène le projet depuis 2017 — Photo : Matthieu Leman

C’est du petit village de Plusquellec, dans les Côtes-d’Armor, dont dépend peut-être l’avenir des liaisons ferroviaires locales. L’entreprise Taxirail (deux salariés en interne et une quinzaine qui travaillent sur le concept parmi ses partenaires, aucun chiffre d’affaires) va en effet lancer en mars la construction d’un prototype de son train léger autonome. Un projet initié en 2017 qui pourrait répondre aux besoins d'un marché mondial, celui des petites lignes ferroviaires locales, souvent non rentables ou même abandonnées. "On en dénombre 200 à 300 rien qu’en France, dont 70 particulièrement intéressantes", affirme Régis Coat, président de Taxirail.

Partenaires bretons

Le prototype sera fabriqué notamment par l'alsacien Geismar, l’une des treize sociétés investies dans le projet. Parmi ces partenaires, on retrouve notamment H2X Ecosystems (basé à Redon en Ille-et-Vilaine) pour la pile à hydrogène qui viendra prolonger l’autonomie de 600 kilomètres annoncée pour le train, propulsé majoritairement par des batteries électriques ; Multiplast (basé à Vannes dans le Morbihan) pour la partie composite des modules, dont le poids ne dépassera pas douze tonnes en charge, ce qui leur permet d’entrer dans la catégorie normée des Train très légers (6 mètres de long, 2,9 m de large et 3,25 m de hauteur) ; l’école d'ingénieurs IMT Atlantique pour la partie cybersécurité ; l’école Ensta Bretagne pour les maquettes numériques ; Extia pour l’étude de lignes ou encore Anticipa.

Sans oublier Exid Concept & Développement, société spécialisée dans le pilotage de projets innovants qui a incubé le projet et qui est dirigée également par Régis Coat.

"J’ai coutume de dire que pour Taxirail, l’obtention des financements fait nos délais", explique le patron costarmoricain. Le premier prototype coûtera 2,5 millions d’euros (il y en aura trois), tandis que le coût total jusqu’à la mise en service commerciale du train, prévue en 2025, s’élève à 25 millions d’euros. Des financements venus jusqu’à présent de prêts à taux zéro de la Région Bretagne et de Bpifrance, et de subventions régionales "Inno", tandis que le projet est encouragé par l’État.

Service à la demande

Les collectivités seront les clientes finales du Taxirail, peut-être par l’intermédiaire d’une location des trains assurée par Akiem Group, qui a signé une lettre d’intention pour financer des modules afin de les acheter et de les mettre en location. "L’objectif est de sauver les petites lignes ferroviaires et de proposer un service attractif aux clients, à coûts maîtrisés pour la collectivité et rentable pour l’exploitant", reprend Régis Coat.

Le Taxirail, qui pourra comporter jusqu’à trois modules, pourra fonctionner 24 h/24, sept jours/7. Un cadencement sera adapté aux besoins, tandis qu’un service de transport à la demande, en heures creuses, sera mis en place sur le principe de l’ascenseur, avec des arrêts pour prendre en charge d’autres passagers sur le trajet. Prévu pour atteindre une vitesse de 100 km/h, le Taxirail sera mis en service pour des distances d’entre 10 et 80 kilomètres et pourra accueillir seize places assises et 40 personnes en tout. Des modules de fret pourront également circuler sur les lignes.

38 hypothèses de lignes étudiées en France

Plusieurs études sont menées afin d’étudier l’opportunité du déploiement du Taxirail en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (financée par SNCF Réseau sur une ligne fermée depuis 1991) et en Normandie. C'est justement sur la ligne qui relie Bréauté à Port-Jérôme, en Seine-Maritime, que les essais du premier prototype seront réalisés.

En tout, 38 hypothèses de lignes sont étudiées dans toute la France. En Bretagne, on en trouve six dont Saint-Brieuc - Pontivy, Auray - Quiberon, Roscoff - Morlaix ou encore Rennes (La Poterie) - Chateaubriand. "Le terminus peut se trouver en milieu urbain, comme c’est le cas dans d’autres hypothèses à Besançon ou Villeneuve-d’Ascq", souligne Régis Coat, qui assure "discuter avec pratiquement toutes les régions françaises."

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