Haro sur les véhicules les plus polluants dans les zones urbaines. En 2022, dix métropoles françaises institueront des zones à faibles émissions (ZFE), interdisant leur circulation sur une partie de leur territoire. À l’horizon 2030, soixante agglomérations devraient suivre cette même voie, soit toutes celles de plus de 150 000 habitants. Une mesure de santé publique.
À Savenay, en Loire-Atlantique, Sébastien Berthebaud et Sébastien Rouquet se penchent depuis plusieurs mois sur cette nouvelle réglementation qui toucherait potentiellement de 14 à 20 millions d’automobiles dans moins de dix ans. "Seules les voitures 100 % électriques ou hybrides rechargeables seront autorisées dans les ZFE, précise Sébastien Berthebaud, elles devront disposer de 50 km d'autonomie et donc ne pas émettre de gaz à effet de serre. En avril 2021, ils ont fondé la start-up Vectura Stystem. Avec cet objectif à l’esprit : créer un kit d’hybridation pour équiper tout type de voiture.
Un premier prototype en conception
Ce kit se composera d’une batterie, d’un moteur électrique et d’un calculateur, autrement dit un logiciel de contrôle à l'instar d'un tableau de bord. Un garagiste, formé et habilité, se chargera de le monter. Gros avantage pour l’automobiliste, s’épargner l’achat d’une voiture hybride rechargeable neuve ( "entre 35 000 et 40 000 euros", selon Sébastien Berthebaud) ou électrique (minimum 20 000 euros).
À ce jour, Vectura System travaille sur un prototype. La start-up est accompagnée par le réseau Atlanpole dans sa démarche de première levée de fonds, dont le montant n’est pas encore déterminé. "Nous affinons notre stratégie, précise Sébastien Berthebaud, nous devrons prouver que notre prototype fonctionne, puis le faire homologuer."
Toutes ces démarches qui s’étireront dans le temps conduiront à un lancement en série envisagé à l’horizon 2023, plus sûrement 2024. En parallèle, la start-up projette de développer ce kit à destination des bateaux de plaisance et de pêche, pour lesquels des contraintes d’accessibilité à certaines eaux se présenteront pour les plus polluants. "Nous avons échangé avec le Pôle mer Bretagne Atlantique qui nous a confirmés que proposer des solutions d’hybridation pour bateaux est un vrai sujet." Là encore, l’anticipation est au cœur de la réflexion.
Une voiture hybride pour le prince Albert de Monaco
Ingénieur motoriste de formation, Sébastien Berthebaud a déjà dix années d’expérience dans l’ingénierie l’automobile. À la tête de la société Form/Ulting, un centre de formation dédié à la transmission des savoir-faire sur les véhicules anciens à Savenay, il est administrateur à la fédération française des véhicules d’époque (FFVE). S’occupant à ce titre de la commission transition énergétique, il était en première ligne pour discuter avec les ministères de la Transition écologique et des Transports de cette question : comment peut-on faire encore rouler les voitures des années 30 à 60, plus polluantes que les contemporaines ? "Dans ce cadre, j’ai participé à l’hybridation d’une voiture présentée au prince Albert de Monaco, poursuit-il. Et c’est ainsi que je me suis engouffré dans le sujet de l’hybridation".
