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Oxxius a gagné son pari des lasers compacts
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Oxxius a gagné son pari des lasers compacts

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Après 14 années de R & D, le pari commercial d'imposer une technologie laser ultra-compacte s'avère payant pour Oxxius à Lannion. La PME, dirigée par Thierry Georges, désormais rentable, affiche en 2016 un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Thierry Georges est un patron obstiné. Une qualité qui porte aujourd'hui ses fruits avec le véritable démarrage de sa société, fondée en 2002, Oxxius, autour d'une technologie laser ultra-compacte. « Pas question de fanfaronner, précise toutefois l'intéressé. Relever ce pari est apparu beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Nous sommes passés par des moments très durs que je préfère laisser derrière moi. Aujourd'hui, en compagnie de mes 33 salariés, nous sommes en ordre de marche pour que ce savoir-faire 100 % français séduise des donneurs d'ordre dans l'Hexagone et à l'étranger. »

Des fonds au capital

Spécialisée dans la fabrication de modules lasers à partir d'un petit assemblage de cristaux, Oxxius a longtemps fait partie de ses nombreuses start-up trégorroises, nées après l'éclatement de la bulle télécom, et en avance « technologiquement parlant » sur le marché. Mais contrairement à beaucoup de ses confrères, Thierry Georges a eu l'intelligence de financer son développement via des fonds d'investissement. Sofinnova en 2004, Axa private Equity en 2006 et Banexi Ventures Partners depuis 2012. « C'était nécessaire car nous ne pouvions pas supporter seuls une recherche appliquée qui a nécessité des années de mise au point. »

Des années de R & D

Année après année, les pertes s'accumulent, compensées par les fonds levés et quelques bribes de chiffre d'affaires réalisés en parallèle. « Nous aurions pu aller vers un modèle low-cost avec une production en Asie. Je n'avais pas envie de me lancer dans une telle aventure. Notre avance technologique devrait nous permettre de conserver et de créer de l'emploi en France. L'histoire nous donne aujourd'hui raison. » Fin 2012, Oxxius parvient enfin à stabiliser ses modules et à convaincre des clients, essentiellement à l'export, d'acheter ses produits désormais fabriqués en série. « 75 % du CA de 2015 a été réalisé à l'international. En 2016, nous avons équilibré le modèle avec le marché français. Notre solution trouve des applications multiples même si le médical, notamment les analyses sanguines, sont l'un de nos fers de lances. » Le travail de prospection commercial porte ses fruits. La PME affiche un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros avec des perspectives comprises entre 5 et 6 millions d'euros pour 2017. « Nous atteignons l'équilibre et sommes aujourd'hui capables de financer nos prochains développements avec nos fonds propres. On peut dire que c'est inespéré mais nos efforts ont payé. »

Des innovations à venir

Cette dynamique entraîne le recrutement en cours d'une quinzaine de collaborateurs et surtout le déménagement de l'entreprise sur le nouveau Photonics Park de Lannion. « Nous allons y louer 1 500 m² de plateau technique et de salle blanche afin de monter en gamme et compétences. Nous travaillons sur des innovations majeures dans le secteur. Il était important de conforter notre présence sur ce territoire aussi dynamique que le Trégor. »

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