Réunie à la mi-septembre, la gouvernance du Grand Port Maritime de Bordeaux a tranché sur le sort du Verdon. Face à la résiliation en juin dernier de la convention d'exploitation par Europorte, suivie de l'échec des négociations durant l'été, le GPMB, sur le conseil du ministère des Transports, de la Mer et de la Pêche, a opté pour une « mise en régie » de l'exploitation du terminal, confiant le rôle de chef de projet à la Société de Manutention Portuaire d'Aquitaine (SMPA), filiale à 100 % du fonds Luxembourgeois Port Terminal Assets (Portea).
SMPA en quête d'opérateurs ferroviaires
Créée en 2015 spécialement pour assurer le pan maritime du projet du Grand Terminal à conteneurs du Sud-Ouest, sous-traitant jusqu'alors d'Europorte, la SMPA, ce nouvel arrivant manutentionnaire sur la place girondine, avait d'ores et déjà investi 10M? pour l'achat de portiques et de grues, organisé l'employabilité du personnel dockers tout comme leur formation. Acculé par la décision d'Europorte, SMPA -qui a par ailleurs assigné Europorte devant le tribunal de commerce-, se dit « prêt et impatient » d'endosser la casquette de chef d'orchestre au Verdon. Outre la logistique maritime, SMPA prendra en charge l'organisation du transfert ferroviaire des conteneurs entre la Pointe du Médoc et Bruges. « Nous avons d'ores et déjà eu des contacts avec des opérateurs ferroviaires » assure ainsi Pascal Reyne, P-dg de SMPA, « quant à la partie maritime, tout est prêt », ajoute-t-il en regrettant « que cette décision de mise en régie n'ai pas été examinée plus tôt ». « La médiation de cet été a cependant eu la vertu de montrer que les allégations d'Europorte étaient fausses. Tout l'argumentaire sur la non-viabilité du projet par trop de facilités accordées aux dockers, la non-disponibilité de la main-d'oeuvre ou de l'outil opérationnel a été démonté, ce qui prouve qu'Europorte, indépendamment de SMPA, avait décidé de se retirer du projet ».
" La seule bonne solution " pour démarrer vite
Confirmant qu'Europorte a été à l'origine de l'échec des négociations de l'été, Pascal Lefèvre, président du GPMB se réjouit de la décision du Conseil de surveillance. « La mise en régie était la seule bonne solution pour activer une mesure qui existait dans la convention d'exploitation du terminal et pour permettre un démarrage opérationnel compte tenu de l'importance que revêt le terminal du Verdon en termes de développement économique et portuaire ». Prudemment, la période de début 2017 est avancée pour une remise en activité du Verdon. Jouant le rôle d'accompagnateur et de facilitateur, le Port de Bordeaux mènera en parallèle durant les 18 mois de la mise en régie, une procédure d'appels à candidatures, suivie d'une signature finale de conventions d'exploitation.
Marianne Peyri
La médiation avec Europorte ayant échoué, le Grand Port Maritime de Bordeaux, par une procédure de mise en régie, confie l'exploitation du futur terminal conteneurs à la société de manutention SMPA.
