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Kocliko vise l'équité des frais de chauffage
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Kocliko vise l'équité des frais de chauffage

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La start-up Kocliko, qui propose une solution connectée de répartition des frais de chauffage, a l'ambition de se déployer rapidement sur le parc du logement collectif. Elle a levé 2,8 millions d'euros en mai pour renforcer ses équipes.

Fabio Munaretto, Maxime Robillart, Renaud Nédélec et Éric Vorger, les quatre associés fondateurs de Kocliko — Photo : Kocliko

Faire des économies. C’est la promesse, toute simple, de l’entreprise bordelaise Kocliko (9 collaborateurs), greentech spécialisée dans l’optimisation énergétique. L’individualisation des frais de chauffage, obligatoire depuis 2020 (pour les bâtiments en chauffage collectif ayant une consommation de plus de 80 kWh par mètre carré et par an) motive leurs ambitions. "Nous avions la possibilité, grâce à nos recherches, de répondre de manière différente à cette problématique", souligne Éric Vorger, président de Kocliko. D’autant qu’il y aurait du retard à rattraper : environ 5 millions de bâtiments seraient concernés par cette mesure, et un million aurait l’obligation de l’appliquer, sans compter les nouvelles réglementations environnementales prévues pour 2022.

Données optimisées

"Environ 80 % du parc n’est pas encore équipé", affirme Anthony Damour, directeur commercial et marketing. C’est là que l’entreprise intervient. Elle vise à proposer une alternative aux répartiteurs de frais de chauffage et aux compteurs d’énergie thermique en les remplaçant par des robinets thermostatiques chez les particuliers, des capteurs de suivi de température dans les logements et une chaufferie connectée, le tout sans travaux de plomberie préalables. "Le locataire passe par une application lui permettant de régler la température souhaitée à l’aide d’une molette. Le gestionnaire d’immeuble, lui, dispose d’une batterie d’informations pour optimiser ses réglages de chaufferie".

En ajoutant la création d’un jumeau numérique du bâtiment et de ses caractéristiques techniques, Kocliko est capable de "simuler les variations de comportement informatiquement en le couplant à un historique des relevés météo. Nous connaissons la vitesse à laquelle le bâtiment va monter ou descendre en température et sommes capables, grâce à toutes ces données, de prévoir combien l’usager pourra économiser en étant plus vertueux", explique Anthony Damour, évoquant une solution de répartition qui gagne en équité.

Levée de fonds et déploiement

En s’attaquant directement au portefeuille des ménages (la facture annuelle de chauffage est évaluée à 1 684 euros par an en moyenne) et en proposant un coût de 4 euros par mois et par logement (facturé à l’usager en charges récupérables), Kocliko poursuit sans peine son déploiement. L’entreprise a déjà expérimenté sa solution sur une quarantaine de projets auprès de copropriétaires et de bailleurs sociaux.

Enfin, elle a levé, en mai, 2,8 millions d’euros auprès d’investisseurs privés (le fonds IRDI Capital Investissement via son fonds d’amorçage Irdinov2, l’éditeur de logiciel Izuba énergies et le réseau Rugby Angels) institutionnels (BPI France, la région Nouvelle-Aquitaine) et organismes bancaires (Banque Populaire et le CIC Sud Ouest). L’objectif : le déploiement à grande échelle et le renforcement de ses équipes (elle vise 20 personnes fin 2021), espérant ainsi passer d’un chiffre d’affaires de départ de 180 000 euros en 2020 (revenus du logiciel Amapola) à "plusieurs dizaines de millions d’euros" en 2023, avec, à terme, des velléités européennes et un œil tourné vers le logement individuel.

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