Créée en 1880, par Joseph Adam, l’entreprise bordelaise du même nom, manufacture de caisses en bois, a été rachetée en 1996 par Jean-Charles Rinn, aujourd’hui actionnaire unique au côté d’Hélène Rinn, son épouse.
De la RSE avant l'heure pour sauver l'entreprise
Concurrences des emballages en carton, de la fabrication asiatique, crise financière de 2008… « les effets de la globalisation » poussent le dirigeant à convoquer l’intelligence collective d’Adam. Nous sommes alors en 2009. « C’était une question de survie. Il fallait penser à court terme, sauver les emplois. Nous avons décidé ensemble de ce que nous voulions faire », se souvient le PDG.
La relocalisation de la production asiatique et roumaine d’Adam est ainsi actée. Idem pour le non-versement de dividendes à l’actionnaire, afin de privilégier le développement de la compétitivité. « Dès la première année, nous avons regagné de l’argent, une performance fantastique après plus de trois ans de perte. A la clé également, un bond de 20 points de productivité. Tout cela, grâce à la seule motivation. On ne savait pas nommer cette innovation. On ne parlait pas encore de RSE. » La rentabilité est progressivement restaurée.
Pérennité et amélioration continue en ligne de mire
En 2010, une enquête pilotée par Stéphane Trebucq, professeur de l’Université de Bordeaux (et aujourd’hui titulaire de la chaire sur le capital humain), établit « un diagnostic capital humain », à l’origine de décisions stratégiques de la PME. Jean-Charles Rinn entrevoit alors le champ des possibles offert par la RSE et en fait un axe de développement de l’entreprise.
Pérennité et amélioration continue en sont les maîtres mots. Gestion de la ressource, process de fabrication, gestion sociale, administration et gestion financière sont questionnés. Cette stratégie est confortée par un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2018 (4,5 en 2009) et saluée par l’obtention du label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant, de la certification PEFC, relative à la gestion durable des forêts, et, en mars, de l’évaluation AFAQ 26000 au niveau exemplaire par l’Afnor.
La suite, c’est la transmission aux salariés à titre gratuit. « Nous l’avons annoncée voilà trois ans. Nous souhaitons participer à l’écriture d’un modèle alternatif. Faire notre part », conclut Jean-Charles Rinn.