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Urgo va investir 10 à 14 millions d'euros d'ici à 2018
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Urgo va investir 10 à 14 millions d'euros d'ici à 2018

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Le groupe Urgo, spécialiste du traitement médical des plaies et de la santé grand public (Humex, Marie-Rose, Mercurochrome…) veut accélérer son développement. L’entreprise, dont le siège social est en Côte-d’Or, vise la première place européenne, d’ici cinq ans, en matière de traitement des plaies. Elle actionne plusieurs leviers dont ceux de l’investissement et de l’innovation. 26 millions d'euros vont être injectés dans le groupe pour développer les capacités de production. 10 à 14 milions sont fléchés sur Veauche.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Humex, Marie-Rose Mercurochrome, Pansements Urgo, Intimy, Juvamine, Ricqlès, Super Diet…
Le groupe Urgo, dont le siège social est en Côte d’Or (3.100 salariés; chiffre d'affaires 2015: 620 millions d'euros en progression de 8% par rapport à 2014; RN: NC), est connu du grand public pour son portefeuille bien garni de marques distribuées en pharmacies et en grande distribution. Pourtant, Urgo s’appuie solidement sur deux pieds: la santé grand public donc (360 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2015) mais aussi le traitement médical des plaies (260 millions d'euros). Et c’est bien sur ce deuxième axe que le groupe Urgo semble vouloir mettre le turbo.

Devenir leader européen

« Aujourd’hui, nous sommes numéro 3 européen sur notre cible médicale. Dans les cinq ans, nous voulons aller chercher la première place. Puis, dans un deuxième temps, le top mondial.» Christian Arend est le directeur général d’Urgo, en charge de l’industrie et des finances. Il déroule les objectifs de l’entreprise familiale, présidée par son fondateur Hervé le Lous. «Aujourd’hui, nous réalisons 260 millions d'euros sur l’advanced wound care (traitement des plaies par des pansements techniques et des bandes de compression NDLR). J’estime que nous devons réaliser au moins 100 millions d’euros de plus dans cette activité pour être numéro1 ».

Pour atteindre cet objectif, Urgo compte s’appuyer sur plusieurs leviers. Parmi eux, le déploiement international par des implantations ou des acquisitions en Allemagne et en Italie notamment. Mais aussi la R&D, avec 24 millions d'euros investis en 2016 et le projet Akeome. Et l’investissement industriel.

Augmenter les capacités de production

Le groupe de santé, à la tête de neuf usines (dont quatre en France) lance ainsi un plan d’investissement de 26 millions d’euros. D’ici à 2018, 10 millions d'euros vont ainsi être injectés sur le site de Chevigny (Côte d’Or), 10,4 millions d'euros sur le site ligérien de Veauche (87 personnes) et 6 millions d’euros sur les autres unités de production

10 millions d'euros sous deux ans pour Veauche

À Veauche, 4,4 millions d'euros vont être consacrés à une extension de 1.600 m² (surface actuelle de 6.000 m²) et 6 millions d'euros à la mise en place de nouvelles lignes de production. Le permis de construire a été accordé. Les travaux démarreront, après les délais légaux de recours, en début d’année. Cet agrandissement devrait être opérationnel fin 2017. «Nous avons racheté ce site en 1996 (Molypharm NDLR). Il y a encore cinq ans, 80% de sa production étaient dédiés à la bande Nylex, son produit phare destiné au grand public. Aujourd’hui, tout a été transféré sur notre usine anglaise, également spécialiste du textile. L’usine de Veauche a complètement muté.»

Le site ligérien est désormais en charge de la production du K2, bande innovante en partie inventée à Veauche et destinée à la contention pour le traitement de l’ulcère de jambe. «Elle permet de traiter avec deux bandes, au lieu de quatre chez nos concurrents, pour la même efficacité. Son succès est fulgurant. 2,8 millions de bandes ont été produites en 2016. Veauche en produira 3,3 à 3,5 millions en 2017, sa capacité maximale (production 24H/24, 7J/J NDLR)», se réjouit Christian Arend.

Avec l’extension et les nouvelles lignes, la capacité de production sera portée à 5,5millions de bandes. Ce développement sera accompagné par le recrutement d’une vingtaine de personnes. Un challenge pour Fabien Prêcheur, directeur du site depuis deux ans, dans un contexte de pénurie de jeunes formés aux métiers textile.

Une réserve de 4 millions d’euros supplémentaires

Dans son plan de financement, Christian Arend a réservé une enveloppe d’investissement supplémentaire de 4 millions d’euros pour la Loire. « Nous avons pris une option sur un terrain voisin car une deuxième tranche d’investissement est programmée pour 2018, en lien avec le lancement d’un nouveau produit. » 1,5 million d'euros sera dépensé pour une autre extension de 1.000 m² et 2,5M€ pour l’acquisition de nouvelles machines. Christian Arend reste discret sur le nouveau produit en question, sur lequel planchent les équipes R & D de Veauche notamment (138 personnes en R & D sur le groupe dont 5 dans la Loire), mais dévoile tout de même que la production de ce nouveau produit nécessitera une hauteur sous plafond d’au moins cinq mètres. Une exigence technique prise en compte dès la construction de la première extension, l’année prochaine. « Le lancement de cette innovation pourrait être plus rapide que prévu. L’investissement devra alors intervenir avant 2018, d’où l’enveloppe de réserve, provisionnée dès le plan 2016/2018. »

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