Université Lyon-Saint-Etienne : le monde économique divisé sur le projet Idex
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Université Lyon-Saint-Etienne : le monde économique divisé sur le projet Idex

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Alors que la fusion des universités Lyon-I, Lyon-III, Jean-Monnet à Saint-Etienne et de l’Ecole Normale Supérieure doit être actée d’ici fin 2020, la tension monte au sein des établissements. Saint-Etienne, en particulier, craint d’être absorbé par le mastodonte lyonnais. Dans la Loire, le monde économique est quant à lui divisé sur le projet.

Dans le cadre du projet Idex portant sur la fusion des Universités Lyon I, Lyon III, l'Ecole normale supérieure et l'Université Jean-Monnet de Saint-Etienne, 25 millions d'euros par an sur dix ans sont en jeu. — Photo : DR

Le projet Idex verra-t-il le jour à Lyon et Saint-Etienne ? Ce projet universitaire d’envergure prévoit de fusionner les universités Lyon-I, Lyon-III, Jean-Monnet (UJM) à Saint-Étienne et l’École normale supérieure (ENS) pour créer un établissement de recherche de rang mondial. Mais alors que les statuts de cette future université doivent être adoptés d’ici fin 2020, les réticences restent fortes, en particulier à Saint-Étienne. Fin juin, huit des onze vice-présidents de l’université Jean-Monnet ont présenté leur démission. Dans la foulée, un collectif, rassemblant près de 400 membres s’est constitué. Les conseils départementaux de la Loire et de la Haute-Loire se sont également prononcés contre le projet actuel, tout comme le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau.

Une pétition contre le "suicide" de l'UJM

Le monde économique est quant à lui divisé. Un certain nombre d’acteurs, tels qu’Elizabeth Ducottet, présidente de Thuasne, Pierre Lantermoz, président du tribunal de commerce de Saint-Etienne, André Lauret, industriel et ancien président de l’ASSE, ou encore Gilles Pinoncely, administrateur du groupe Casino, se sont positionnés contre, en rejoignant l’Appel des 100, à l’initiative d’une pétition s’opposant à un « projet de décret ministériel [pouvant conduire] au suicide de notre université de Saint-Etienne, absorbée qu’elle sera par la nouvelle université de Lyon ». Ils exhortent à voter contre les statuts actuels « si vous voulez le développement du territoire ligérien grâce à ses investissements économiques, scientifiques et culturels et ne pas perdre le CHU ».

Mais les organisations représentatives ne partagent pas cet avis. Après avoir exprimé ses réticences, craignant notamment que la Fondation de l’université Jean-Monnet, financée par des entrepreneurs locaux, ne serve à soutenir des projets lyonnais, le président du Medef Loire Benoît Fabre a signé début août un communiqué aux côtés de la CCI Auvergne Rhône-Alpes, la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne, le Medef Lyon-Rhône et la CPME Rhône et Loire en soutien au projet d’université. « Cette labellisation représente un enjeu majeur pour le développement et l’attractivité non seulement académique, mais aussi économique, de nos territoires », affirment-ils, avant de poursuivre : « L’excellence universitaire est un élément de différenciation qui contribue à favoriser l’implantation et la création d’entreprises et donc le développement économique territorial ».

Des financements en balance

De nouveaux statuts, réglant certains points de discorde, ont été présentés à la rentrée. Mais la principale revendication des opposants demeure : la conservation de la personnalité juridique et morale de l’université Jean-Monnet. Seul moyen de « poursuivre le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche à Saint-Étienne et à Roanne », pour le collectif.

Dans la Loire, le vote des statuts, initialement prévu le 30 septembre, a été ajourné au 23 octobre. S’il est négatif, et que « les établissements décident de ne plus tenir les engagements qu’ils ont pris devant le jury international, ils perdront les financements de l’Idex [25 millions d’euros par an sur dix ans, NDLR]. Ça s’appelle prendre ses responsabilités », a rappelé la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

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