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Sublimed : un boîtier pour lutter contre la douleur
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Sublimed : un boîtier pour lutter contre la douleur

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Ingénieur-chercheur au CEA de Grenoble, Nicolas Karst a mis au point ce dispositif anti-douleur en partenariat avec l’ancien directeur du centre anti douleur de Grenoble, le Dr Jean-Pierre Alibeu. L'entreprise, lauréate du Réseau Entreprendre Isère en 2015,vient d'obtenir le marquage CE pour se lancer en Europe.

— Photo : Sublimed

La société

Créée en 2015, la technologie actiTENS de Sublimed est issue des travaux menés au sein du CEA Leti par Nicolas Karst, à l’époque chercheur, en partenariat avec l’ancien directeur du centre anti douleur de Grenoble, le Dr Jean-Pierre Alibeu. « Nous sommes partis d’une technologie existante, la neurostimulation électrique cutanée qui fonctionnait bien, mais qui était très contraignante car elle imposait aux patients d’utiliser de gros boîtiers reliés à des câbles, ce qui engendrait des gênes physiques et psychologiques », explique Nicolas Karst. La start-up se retrouvait donc sur un marché vierge à explorer tandis que de l’autre côté, les pathologies concernées étaient nombreuses : lombalgies, douleurs sciatiques, douleurs des membres fantômes ou encore fibromalgie.... « Les douleurs chroniques touchent environ une personne sur cinq dans le monde, soit 1,5 milliards de personnes », atteste Nicolas Karst.

Le concept

Deux années de R&D ont été nécessaires pour développer actiTENS. A travers ses patchs à disposer sur des zones douloureuses, ce dispositif génère de faibles impulsions électriques afin d’inhiber la sensation de douleur. « Nous avons conçu un dispositif ergonomique et de petite taille, avec un boitier flexible épousant les formes du corps humain, et qui possède 20h d’autonomie », détaille son fondateur. L’objectif ? Permettre aux patients atteints d’une maladie chronique d’abaisser le seuil de douleur de 8 à 4 sur une échelle de 10 afin que celle-ci devienne acceptable. Remboursé par la Sécurité sociale (prix conseillé : 350€ pièce), ce dispositif doit cependant être supervisé au démarrage par un médecin, en vue de former le patient à son utilisation.

Les perspectives

Si la start-up visait en premier lieu l’Hexagone, le marquage CE qu’elle vient d’obtenir lui ouvre aussi les portes de l’Europe et du Moyen-Orient. « Nous regardons comment entrer sur ce marché et quelles peuvent être les adaptations à réaliser », confie le fondateur. Celui-ci vise aussi le marché américain, « qui connait actuellement une crise sanitaire liée à l’utilisation des opiacés dans le traitement de la douleur ». Sublimed se donne jusqu’en 2020 pour adapter son produit et passer les tests de la FDA (Food & Drug Administration). Et s’apprête pour cela à clôturer, d’ici la fin de l’année, une seconde levée de fonds de 3M€, après avoir mené une première ronde de 1,5M€ en juin 2016. En France, la start-up a déjà réalisé ses premières ventes auprès de plusieurs distributeurs de matériel médical, comme Hexa Plus Santé (250 magasins), et Harmonie Médical (80 magasins) et vise, à terme, plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.

Légende : Les douleurs chroniques touchent environ une personne sur cinq dans le monde, soit 1,5 milliards de personnes. (crédit Sublimed)

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