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Romain Tchénio : « Toupargel garde le cap »
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Romain Tchénio PDG de Toupargel Romain Tchénio : « Toupargel garde le cap »

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L'audience devant permettre à le groupe de livraison de surgelés Toupargel et sa filiale Eismann de se placer en procédure de sauvegarde et redressement judiciaire s'est tenu ce 31 janvier au tribunal de commerce de Lyon. Alors que le juge rendra sa décision ce vendredi 1er février, Romain Tchénio, PDG de l'entreprise de Civrieux d'Azergue (Rhône), nous livre ses premières réactions.

— Photo : Audrey Henrion / JDE

Le Journal des Entreprises : Les résultats 2018 seront connus en mars, mais le cours de Toupargel (CA 2017 : 271 M€ / 3 000 salariés) a été suspendu en fin de semaine dernière et, selon le comité d'entreprise, les pertes de 2018 seront équivalentes à celles de 2017 (11 M€). L'entreprise familiale est-elle en danger ?

Romain Tchénio : Toupargel traverse une épreuve financière. Les résultats ont été vraiment mis en difficulté par le contexte économique de fin d’année. En temps normal, cette période festive contribue fortement à notre chiffre d'affaires. Or, avec le contexte social que l'on sait, décembre 2018 n’a pas été à la hauteur de nos attentes.

Comment évoluent les courbes des ventes sur Internet et par téléphone ?

R. T. : Aujourd'hui, la vente par téléphone - qui représente 85 % de notre activité - est en baisse de 15 %, tandis que les ventes sur Internet (15 % de l'activité) étaient en croissance de 30 % en 2017. La hausse devrait atteindre 50 % en 2018.

« Nous sommes des épiciers, le pilotage des coûts est dans notre ADN. »

Le Plan "Oxygène 2020" visait justement à accroître les ventes en ligne. Pour aller plus vite, pourriez-vous proposer une alternative plus radicale et distribuer autre chose que de l’alimentaire ?

R. T. : Ce n’est pas notre objectif. Notre métier est centré sur la distribution alimentaire, c'est là notre point fort et distinctif. Le cap est bon, on ne le changera pas. Le mois de janvier, avec une hausse des ventes sur Internet de 60 % par rapport à décembre, nous montre que nous sommes dans la bonne direction. À nous de démontrer que c'est pérenne.

Quels sont les coûts que vous pourriez réduire aujourd’hui ?

R. T. : Nous sommes des épiciers ! Le pilotage des coûts est dans l’ADN de Toupargel et c'est d'ailleurs ce qui fonde notre capacité à être attractifs pour nos clients. Face à la baisse de volume des ventes subie sur le surgelé, se pose la question de l’amortissement de nos frais fixes du réseau de distribution. Raison pour laquelle nous recherchons des partenaires pour distribuer plus de volume. Nous avons signé avec Naturalia l’année dernière, et avons d’autres projets en cours de discussion, notamment auprès des chaînes de grands magasins.

Toupargel est détenue à 87 % par votre oncle et votre père. De quelle façon s'impliquent-ils dans le redressement du groupe ?

R. T. : En 2017, ils ont injecté personnellement 10 millions d'euros dans les comptes de l'entreprise, et 3 millions en 2018.

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