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Rhônexpress : vers une résiliation de la concession
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Rhônexpress : vers une résiliation de la concession

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Le dossier Rhônexpress, du nom de la liaison ferrée qui dessert le centre-ville à l’aéroport Saint-Exupéry, connaît un nouveau rebondissement. Jugeant le service trop cher pour les usagers, la Métropole a entamé il y a six mois des discussions pour renégocier le contrat. Faute d’accord, la collectivité demande aujourd’hui la résiliation du contrat de concession liant la Métropole, le Sytral (l’opérateur des TCL) à l’opérateur Vinci, délégataire du service.

La Métropole de Lyon demande la résiliation du contrat Rhonexpress liant la collectivité et le Sytral au concessionnaire — Photo : Ibou69100/Wikipedia

Après des mois d’échanges autour de la renégociation du contrat de concession Rhônexpress, le compte n’y est toujours pas. David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, a demandé début décembre la convocation d’un conseil syndical extraordinaire du Sytral en janvier pour voter la résiliation du contrat qui lie la collectivité et le syndicat de transport lyonnais à Vinci, délégataire du service Rhônexpress, qui dessert l’aéroport Saint-Exupéry.
« Le contrat est extrêmement défavorable pour les usagers du Rhônexpress et du T3 ainsi que pour le contribuable », relève-t-il. La renégociation entamée fin avril visait à proposer une nouvelle offre tarifaire moins onéreuse et l’amélioration de la desserte de l’Est-Lyonnais (la ligne T3 partage la voie avec le Rhônexpress). Enfin, la Métropole souhaitait que le contrat soit rééquilibré au profit de la collectivité. « C’est un contrat d’un autre temps, qui a été mal négocié », par le Conseil général du Rhône, a-t-il martelé.

Des points d’achoppement

À l’issue de la négociation, « les propositions de Vinci sont inacceptables », a donc fait savoir Gérard Claisse, vice-président de la Métropole en charge des marchés publics. Rhônexpress a « consenti à de petits efforts sur les tarifs et les temps de parcours », admet-il tout juste. Selon La Tribune, Vinci proposerait une baisse des prix comprise entre 14 et 18 %.

Reste que des points de blocages demeurent. Le premier concerne le rééquilibrage économique du contrat. « Il y a une contradiction entre les prévisions de trafic apportées par Vinci, qui sont sous-évaluées pour Rhônexpress tandis que les chiffres de fréquentation de l’aéroport, géré par Vinci Airports, sont en forte hausse », relève David Kimelfeld.

De même, la question du risque financier est soulevée. « L’effort financier est prélevé sur la marge de CFTA du groupe Transdev qui exploite la ligne. La logique est encore la même : Vinci préserve la rentabilité financière des actionnaires », critique l’élu. C’est, enfin, sur la question du transfert des risques que la Métropole s’oppose à Vinci. « Ils réécrivent la clause relative au non-respect des temps de parcours en faisant porter la responsabilité au Sytral », note Gérard Claisse.

Jusqu’à 25 % de baisse

Le vote des élus du conseil syndical du Sytral est attendu pour ce mois de janvier. En cas de résiliation, un préavis de huit mois est prévu avant l’arrêt effectif. Une question demeure : quid du coût de la résiliation du contrat, estimé par la Chambre régionale des comptes à 37,9 M€ ? David Kimelfled ne confirme pas mais préfère le considérer comme un investissement pour l’avenir. « On peut espérer avoir une rentabilité de la ligne avant 2035 », concède-t-il. Soit avant la fin de la concession prévue pour 2038.
Si la collectivité s’engage à ce que la liaison soit toujours opérée par CFTA, elle se montre sûre de proposer « une baisse des prix du ticket de 20 à 25 % », soit plus que ce que proposerait Vinci.

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