Une surface comprenant 900 m2 de bureaux, 3 000 m2 d’entrepôt, un espace de formation, un showroom. Un soin prononcé pour l’optimisation énergétique (panneaux photovoltaïques, isolants biosourcés, chauffage central à granulés, récupération des eaux de pluies). Le tout, entièrement en bois. Pour son nouveau siège social basé à Saint-Badolph, en Savoie, ÖkoFEN France (85 salariés, 85 M€ de CA en 2021) a vu les choses en grand. Deux fois plus grand. La filiale de la PME autrichienne ÖkoFEN, qui conçoit et fabrique des chaudières à granulés, a investi 6 millions d’euros pour doubler sa surface.
Un chiffre d’affaires doublé chaque année
Une extension qui était devenue nécessaire, au vu de la croissance de cette filiale, implantée dans l’Hexagone depuis vingt ans. Depuis quelques années, le marché des chaudières à granulés de bois connaît une belle croissance, portée par les aides publiques à la rénovation énergétique. "Depuis 2018, ÖkoFEN France double son chiffre d’affaires chaque année", explique le directeur général, Thomas Perrissin. Celui-ci est passé de 43 millions d’euros en 2020 à 85 millions d’euros en 2021. L’an prochain, il devrait atteindre 100 à 120 millions d’euros. Pour accompagner cette croissance, la société a intégré une vingtaine de collaborateurs l’an passé. Cette année, une dizaine devrait la rejoindre.
Et la tendance ne devrait pas s’inverser. Il y a deux mois encore, au début de la guerre en Ukraine, lorsque les craintes liées à la hausse des prix de l’énergie ont commencé à émerger, les demandes de devis enregistrés par ÖkoFEN France ont bondi. En 2008, déjà, lorsque le prix du fioul avait dépassé pour la première fois la barre symbolique de 1 euro le litre, les commandes avaient afflué. Pour cette entreprise, les tensions sur les prix des énergies fossiles constituent un fort accélérateur.
4 millions de chaudières fioul à remplacer
Par ailleurs, le gouvernement a affiché sa volonté de sortir du chauffage au fioul à l’horizon 2028. "Actuellement, ce sont encore près de 4 millions de chaudières au fioul qui sont installées, précise Thomas Perrissin. C’est un marché énorme." Et la nouvelle réglementation environnementale (RT 2020), en vigueur pour la construction de tout bâtiment neuf depuis janvier 2022, ouvre de nouvelles perspectives à la filiale française. Si bien qu’ÖkoFEN France constitue aujourd’hui le premier marché de la maison mère et concentre près de 40 % de la production autrichienne.
Certains facteurs pourraient toutefois freiner l’envolée d’ÖkoFEN. Les problématiques d’approvisionnement, d’abord. "La guerre en Ukraine génère de fortes tensions sur l’acier, précise notamment Thomas Perrissin. Sur certaines pièces, nous ne recevons pas la moitié de nos stocks habituels." L’approvisionnement en composants électroniques et plastiques est également incertain. Une carence en chauffagistes pourrait aussi faire obstacle à la croissance de l’entreprise. "Depuis un peu plus d’un an, notre réseau d’installateurs est saturé. Il faudrait redonner de l’attractivité au métier de chauffagiste, qui manque cruellement de main-d’œuvre", appelle de ses vœux le directeur général.
