La crise sanitaire ne semble pas freiner les velléités de développement de Marrel (200 salariés ; 38 M€ de CA en 2019). Malgré une année 2020 marquée par un arrêt de la production au mois de mai et un recul de son chiffre d’affaires de 15 %, le fabricant ligérien de vérins et bras de levage hydrauliques a décidé de reprendre son plan de marche.
Le militaire, un signal positif
"Nous avons gelé nos investissements pendant six mois. Le temps de voir comment la situation évoluait et aussi parce que nous étions préoccupés par le court terme. Mais sur la fin d’année, nous avons eu quelques signaux encourageants qui nous ont fait dire que l’on devait préparer l’avenir et reprendre notre stratégie de croissance et conquête de parts de marché à l’international", précise le directeur général Jérôme Semay.
Ces signaux, l’obtention de deux contrats militaires au long cours avec la Roumanie et la Malaisie, ont permis à la filiale du groupe italien Fassi (200 M€ de CA), 3e constructeur mondial de grues de camions, de retrouver un peu de visibilité dans une période où la navigation à vue est devenue la norme.
"C’est difficile de faire des projections à six mois mais, globalement, on a le sentiment que cela repart et les programmes militaires, qui sont très exigeants et spécifiques, nous permettent de gagner en crédibilité et visibilité. Ce sont de bons signaux que l’on envoie à nos clients civils", argumente Jérôme Semay.
Un argument qui a semble-t-il aussi séduit l’actionnaire, qui a validé en fin d’année un plan d’investissement de 6 millions d’euros sur les quatre prochaines années pour Marrel. Un plan qui devrait se dérouler en trois phases.
Une extension pour booster la production
"La première va démarrer au second semestre 2021 avec la construction pour 2 millions d’euros d’une extension de 4 000 m² de notre usine (25 000 m² actuellement, NDLR). Nous passerons ensuite à la phase 2 qui consistera à une modification et extension de notre ligne de traitement de surface actuelle pour apporter plus d’automatisation et de capacités de production notamment sur l’activité peinture qui est confrontée à un goulot d’étranglement", détaille le directeur général.
La phase 3 comprendra, elle, l’achat de robots de soudure, de lasers de découpe et de machines de chaudronnerie et d’usinage pour "apporter des capacités supplémentaires et vraiment faire basculer Marrel dans l’industrie 4.0", complète Jérôme Semay.
Au final, Marrel ambitionne d’atteindre une production annuelle de 3 000 vérins et bras de levage hydrauliques, plus connus sous la marque Ampliroll. Un objectif ambitieux quand on sait que la PME d’Andrézieux-Bouthéon n’en a produit que 1 500 en 2020 et dispose d’une capacité réelle qui avoisine les 2 000 unités.
Côté chiffre d’affaires, l’ambition reste la même : "tendre vers les 50 millions d’euros mais dans le contexte actuel difficile de vous donner une date", conclut Jérôme Semay.