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Marrel joue les gros bras à l'international
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Marrel joue les gros bras à l'international

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Spécialiste des vérins et bras de levage hydrauliques, Marrel s'est recentré en 2010 sur son cœur de métier avec de grosses ambitions à l'international. Une stratégie qui porte ses fruits puisque la PME, qui vient de fêter ses 100 ans, est aujourd'hui en pleine croissance.

— Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

« Marrel a 100 ans. C’est une vieille dame qui s’est bien transformée ces dernières années », lance Jérôme Semay, son directeur général. Après avoir cédé Air Marrel (plateformes de chargement pour les containers en soute d’avion) au début des années 2000, la PME ligérienne a revendu en 2010 son activité bennes (Bennes Marrel) au groupe Benalu.

« Nous nous sommes recentrés sur la fabrication des vérins et bras de levage hydrauliques, plus connus sous la marque Ampliroll. Après des années difficiles, nous avons estimé que ces produits avaient suffisamment de valeur ajoutée et de potentiel pour avoir une diffusion mondiale », justifie Jérôme Semay.

Un pari gagnant puisque Marrel a vu ses effectifs croître de 120 à 200 salariés et son chiffre d’affaires passer de 20 à 38 millions d’euros entre 2010 et 2018. « Nous faisons toujours 50 % de notre chiffre d’affaires à l’export, mais nous avons doublé partout. Nos marchés historiques que sont la France et les États-Unis ont fortement progressé et nous sommes désormais présents commercialement dans 46 pays contre seulement une dizaine auparavant », détaille le directeur général.

Cette croissance, la PME d’Andrézieux-Bouthéon la doit à sa stratégie d’internationalisation mais aussi à son entrée en 2013 au sein du groupe italien Fassi (200 M€ de CA), 3e constructeur mondial de grues de camions. « Fassi cherchait à élargir son portefeuille produits et Marrel était dans une recherche de croissance internationale qui est compliquée à mettre en place quand vous êtes tout seul depuis Andrézieux-Bouthéon », explique le directeur général.

De gros investissements

En s’adossant au groupe italien, Marrel a bénéficié ainsi des moyens nécessaires à ses ambitions. « Nous avons investi chaque année plus de 3 % de notre chiffre d’affaires dans les activités R & D pour renouveler notre gamme de produits notamment en direction du secteur de l’environnement avec les bras de levages pour les bennes de tri de déchets. En quelques années, nous avons doublé les effectifs de notre bureau d’études. Nous avons aussi investi environ 500 000 euros par an dans notre outil de production pour renouveler notre parc machines mais aussi améliorer notre productivité. Cette année, nous avons par exemple investi 300 000 euros dans un nouveau centre d’usinage multifonctions qui va remplacer prochainement trois machines », illustre Jérôme Semay, qui a vu sa production passer de 1 000 à 2 000 Ampliroll par an en seulement cinq ans.

Pour poursuivre cette croissance à l’international, Marrel vient par ailleurs d’investir près de 3 millions d’euros dans un nouveau siège social. « Nous partagions la même entrée avec les Bennes Marrel. Cela posait un vrai problème de lisibilité et puis le bâtiment datait de 1974. Il n’était plus adapté à nos besoins. Nos équipes étaient reparties sur deux bâtiments avec d’un côté les activités du siège et de l’autre le pilotage de la production. Ce qui créait une frontière culturelle entre les équipes. Or dans un contexte de fort développement à l’international, nous avions besoin de transformer notre organisation pour développer notre agilité », explique Jérôme Semay.

Un agrandissement dans les cartons

Marrel projette d'agrandir son atelier de traitement de surface et assemblage pour booster la capacité de ses lignes de peinture — Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

Doté depuis le 26 août d’un siège à l’architecture ouverte, « qui favorise les échanges transverses entre les équipes », Marrel semble désormais armé pour poursuivre son développement à l’international. Seul bémol, la taille de son usine conçue entre 2010 et 2011. « Nous commençons à être un peu à l’étroit. Marrel est devenu un acteur mondial du bras de levage hydraulique et notre ambition est de renforcer ce leadership. Et pour cela, nous allons avoir besoin d’agrandir l’usine », développe le directeur général.

Marrel qui dispose aujourd’hui de 25 000 m² couverts, répartis en trois ateliers (usinage, chaudronnerie, traitement de surface et assemblage), est aujourd’hui confronté à un goulot d’étranglement sur son activité peinture. « Nous avons des investissements à faire sur nos lignes de peintures pour quasiment doubler la capacité. Aujourd’hui, nous fonctionnons en 3/8 et nous souhaiterions augmenter nos capacités pour revenir à une production en 2/8, plus simple à gérer », argumente Jérôme Semay.

Pour ce faire, Marrel projette d’investir 2 millions d’euros dans une extension. Extension qui se fera en plusieurs phases (de 2020 à 2022) et qui devrait permettre à la PME centenaire d’atteindre une production de 3 000 Ampliroll par an avec en ligne de mire les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires sous cinq ans.

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