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Mado Marcel va lancer des points relais habillement pour les acteurs du web
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Mado Marcel va lancer des points relais habillement pour les acteurs du web

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Redressement judiciaire, crise sanitaire... : le groupe Mado Marcel enchaîne les difficultés. Pour en sortir, le spécialiste roannais du prêt-à-porter féminin a décidé d'amorcer un pivot en lançant au 1er octobre une nouvelle activité de service.

Les 50 magasins du groupe de textile roannais serviront de zones de test pour le déploiement de son futur réseau de points relais habillement dédiés aux acteurs du web — Photo : Groupe Mado

Faire évoluer son modèle économique pour sortir de la crise. C’est ce que s’apprête à faire le spécialiste roannais du prêt-à-porter féminin Mado Marcel. Placé en redressement judiciaire en juillet 2018, le groupe de textile ligérien, repris en 2009 par Bernard Leonetti et sa holding de tête Groupe Mado Développement, était sorti de procédure le 24 janvier 2020 avec la ferme intention de renouer avec la croissance.

Mais la pandémie de Covid-19 n'a pas épargné le groupe et ses trois entités : Groupe Mado (holding détentrice des marques et fonctions créatives), Mado Marcel (activité B to B) et V2M (qui gère les 50 magasins dont 37 en propre, une centaine de corners et le web). "De mars 2020 à mai 2021, nous avons eu quatre mois et demi d’arrêt complet de notre activité. Nous avons perdu 5 M€ de chiffre d'affaires sur les 12 mois glissant", relate Bernard Leonetti qui table sur 11 M€ de CA en 2021.

Un groupe sous perfusion

Pour tenter de sortir de l’ornière, le groupe, qui emploie près de 120 salariés, a sollicité un prêt garanti par l'État (PGE), qui lui a été refusé. "Nous sortions d’une procédure de redressement judiciaire où les banques avaient déjà fait un effort d’abandon de dettes. Nous nous sommes donc tournés vers le Commissaire au redressement productif pour monter un dossier auprès de Bercy, qui par l’intermédiaire de Bpifrance nous a accordé deux prêts bonifiés au titre du dispositif d’aides ad hoc au soutien de la trésorerie des entreprises fragilisées par le Covid", explique le président de Groupe Mado Développement.

Versés en août 2020 et janvier 2021, ces deux prêts de 800 000 € et 1,3 M€ ont permis au groupe textile roannais de passer les deux premiers confinements. "Mais au mois d’avril 2021, nous avons pris la troisième vague. Nous avons pu tenir grâce une nouvelle aide de l’État de 500 000 euros versée sous forme de subvention", précise Bernard Leonetti.

Conscient que ce maintien sous perfusion ne pourra pas durer ad vitam aeternam, le groupe de prêt-à-porter a réfléchi ces derniers mois à un nouveau modèle économique plus vertueux, basé sur un mix entre son activité traditionnelle de fabricant et une nouvelle offre de services à destination des acteurs textiles du web et de ses confrères boutiquiers.

Éviter les retours et capter le trafic du web

"L’avenir est au phygital et la nouvelle activité que nous allons lancer a vocation à faire le lien entre les magasins physiques et le digital. Les acteurs textiles du web ont certes profité de la crise sanitaire avec des croissances à deux chiffres mais ils ont un problème récurrent : le taux de retour de leurs produits qui est de 20 % en France et plus de 40 % en Allemagne. De l’autre côté, les magasins ont du mal à générer du trafic. J’ai donc imaginé une solution qui apporte une réponse aux deux problématiques", développe Bernard Leonetti.

Cette solution passe par la création d’un réseau national de points relais dédiés au textile habillement. Des points relais localisés dans des magasins d'habillement qui offriront quatre servies aux acteurs du web : la réception des colis pour leurs clients internautes, l'essayage et le conseil sur place pour ces derniers, la prise en charge des éventuels retours en dernier recours et en amont la possibilité de remettre les articles non conformes aux attentes des internautes (problèmes de taille, couleur, etc.) "en seconde chance" à la vente directement dans la boutique.

"L’intérêt étant, via la seconde chance, de réduire les retours délicats à gérer pour les acteurs du web et pour le magasin de capter le trafic des ventes sur le web qui jusqu’à présent lui échappe", argumente le président de Groupe Mado Développement.

1 500 points relais visés

Testée à partir du premier octobre dans les magasins Mado Marcel, en partenariat avec un acteur du web dont le nom reste pour le moment confidentiel, cette solution innovante devrait être étendue à terme à d’autres réseaux de boutiques spécialisées dans le textile habillement.

"L’objectif est d’atteindre à terme le nombre de 1 500 points relais en France avec un déploiement qui devrait démarrer en mars 2022 et des perspectives de développement assez rapide à l’international", précise Bernard Leonetti.

Moins gourmant en besoin en fonds de roulement que la fabrication textile, cette nouvelle activité de service devrait permettre à Groupe Mado Développement de renouer avec la croissance. "Nous avons prévu au moins un doublement de notre chiffre d’affaires à cinq ans. L’objectif étant de renouer avec les 27 M€ de chiffre d’affaires que l’on faisait avant le début de nos difficultés en 2015", conclut le dirigeant.

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