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Les Tissages de Charlieu lancent un projet de relocalisation à 8 millions d'euros
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Les Tissages de Charlieu lancent un projet de relocalisation à 8 millions d'euros

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Dans le cadre du plan de relance, Les Tissages de Charlieu viennent de déposer un dossier d'investissement de 8 millions d'euros. Un projet d'envergure qui vise à relocaliser la production de 12 millions de sacs de caisse actuellement fabriqués en Asie, en économisant près de 4 kg de CO² par sac et en créant 46 emplois.

— Photo : LTC

"Produire en France des textiles accessibles qui contribuent à décarboner la filière et à créer et pérenniser des emplois" : tel est le leitmotiv poursuivit depuis plus d’une dizaine d’années par la société Les Tissages de Charlieu. Une ambition qui avait conduit son dirigeant Eric Boël à créer en 2008 Alter-Tex, le réseau d’entreprises engagées pour un textile écoresponsable, éthique et solidaire, et plus récemment à devenir la première entreprise française à produire en urgence des masques barrières pour freiner la propagation du coronavirus. Production que le dirigeant a été contraint, depuis, de stopper en voyant la demande de l’État, des collectivités et des entreprises se tourner vers des masques importés d’Asie.

Une déception qui ne semble pas avoir entamé la volonté d’Eric Boël de positionner Les Tissages de Charlieu comme un acteur de la relocalisation de la filière textile. En témoigne le projet d’investissement qu’il a déposé, le 14 octobre 2020, sur la plateforme du plan de relance du gouvernement. Un projet qui vise à relocaliser dans la commune de Charlieu, la fabrication annuelle de 12 millions de sacs de caisse et autres tote bags (sac cabas en toile souple). "Une production aujourd’hui réalisée à 99 % en Asie", précise-t-il.

Une nouvelle usine robotisée

Pour ce faire, Les Tissages de Charlieu ont programmé un plan d’investissement global de 8 millions d’euros sur la période 2021-2023. Un plan qui comprend l’achat de quatre robots de confection "qui vont permettre d’abaisser les coûts de production des sacs de caisse à un niveau proche des coûts asiatiques" ; la construction d’une extension d’usine avec un système d’aspiration centralisé puissant et adapté à cette nouvelle activité et "un système d’humidification intelligent qui va nous permettre de nous adapter aux différentes fibres utilisées" ; ainsi que la création d’une plateforme de R & D et formation "qui regroupera l’ensemble de nos savoir-faire, du fil jusqu’aux produits finis que nous développons dans le cadre de nos intra-entreprises, qui représentent aujourd’hui 50 % de notre chiffre d’affaires", précise Eric Boël.

Le nouvel édifice hébergera aussi à terme "un libre-service créatif", qui mettra à la disposition des start-up et entreprises intéressées par les savoir-faire textiles de cette Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) plus d’un siècle d’archive. Enfin, le toit de la future usine sera équipé de cellules photovoltaïques qui permettront à la PME de Charlieu de diminuer son impact environnemental en devenant producteur d’électricité.

Un doublement de chiffre d’affaires attendu

"Il s’agit pour nous d’un projet global articulé autour de la relocalisation de la fabrication des sacs de caisse qui va permettre à notre pays d’économiser 48 000 tonnes de CO² par an, soit en moyenne 3,8 kg de CO² par sac, et au final de créer 46 emplois", argumente Eric Boël. L’entreprise qui emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés verrait ainsi son effectif doubler. Idem au niveau du chiffre d’affaires qui devrait passer de 10 millions d’euros en 2020 à 20 millions d’euros en 2023. "Les sacs de caisse vont devenir un véritable moteur de notre croissance", insiste Eric Boël. Croissance qui démarrera dès le printemps 2021 avec la mise en service de la nouvelle usine et du premier robot.

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