Loire
Les Établissements Pichon se modernisent et chassent en meute
Loire # Industrie # Production

Les Établissements Pichon se modernisent et chassent en meute

S'abonner

Les Établissements Pichon viennent d’investir 2 millions d’euros dans une nouvelle machine qui va permettre à la PME ligérienne de gagner en productivité et fiabilité. Le spécialiste de l’usinage de pièces de moyennes et grandes dimensions va par ailleurs accueillir le pôle chaudronnerie unifié du groupement d’entreprises AuraMétal, qu’il a rejoint en 2021.

La nouvelle aléseuse dans laquelle les Établissement Pichon ont investi près de 2 millions d’euros — Photo : Etablissements Pichon

À L’Horme, dans la Loire, les Établissements Pichon (49 salariés ; 8 M€ de chiffre d'affaires en 2022) ont décidé de moderniser leur outil de production. "Nous venons d’investir dans notre plus gros moyen de fabrication, une aléseuse de 15 mètres de long et 5 mètres de haut qui va remplacer une machine qui datait de 1955. C’est le plus gros investissement jamais réalisé par Pichon", expose Yannick Marcon, le PDG du spécialiste de l’usinage de pièces de moyennes et grandes dimensions.

20 à 25 % de gains de productivité

Entre la machine, le génie civil et les équipements associés, l’investissement, pris en charge en partie par le plan France Relance, avoisine les 2 millions d’euros. Un montant conséquent pour une PME de cette taille, mais un investissement assurément gagnant. "Nous ferons les mêmes pièces qu’avant mais beaucoup plus vite et de façon plus efficace", assure le dirigeant, qui attend "entre 20 et 25 % de gains de productivité sans parler de la fiabilité".

Jusqu’à présent, les Établissements Pichon rencontraient des problèmes de performance et de fiabilité du fait de la vétusté de leur machine. "Nous avions des pannes de plus en plus fréquentes et de plus en plus délicates à résoudre, consent Yannick Marcon. Cet investissement va nous permettre de montrer notre modernité à nos clients."

Manque de main-d’œuvre

En gagnant en productivité et fiabilité, la PME ligérienne devrait donc être en mesure de chercher plus de marchés, et donc plus de croissance. "Cette machine va nous permettre de gagner en précision et d’aller chercher sans doute des pièces plus complexes. Mais les machines ne suffisent pas à faire de la croissance. Aujourd’hui, il nous manque les hommes", s’agace le dirigeant.

Avec plus de six mois de commandes en portefeuille et un déficit criant de main-d’œuvre qualifiée, les Établissements Pichon sont aujourd’hui contraints de refuser des commandes. "Il nous faudrait au moins 5 à 6 ouvriers supplémentaires juste pour faire tourner les machines que nous avons déjà", constate le dirigeant, qui se retrouve aujourd’hui freiné dans son ascension.

Une ascension qui devrait prendre encore plus d’envergure dans les mois et années à venir grâce à AuraMétal, le groupement d’entreprises que la PME ligérienne a rejoint il y a un peu plus d’un an. Constitué de cinq sociétés détenues par l’entrepreneur Michel Celle - MJ Manusinor à Tence (Haute-Loire), A2I à Sainte-Sigolène (Haute-Loire), M-Selga à La Talaudière (Loire), Gier Industries/CTMB à La Grand-Croix et L’Horme (Loire) - auxquelles sont venus se rajouter Défi 3D (Loire) et les Établissements Pichon, AuraMétal (9,4 M€ de chiffre d'affaires en 2021-2022) devrait servir de relais de croissance.

AuraMétal pour relais de croissance

"L’objectif de cette marque commerciale est d’aller chercher certains gros donneurs d’ordres en leur proposant une offre globale qui va de la chaudronnerie à l’installation sur site en passant par l’usinage, l’assemblage et le bureau d’études", explique Yannick Marcon.

Pour séduire encore plus les clients, Aura Métal va investir 4 millions d’euros pour internaliser son pôle chaudronnerie à L’Horme sur le site des Établissements Pichon. "Nous avons revendu notre division soudure, CTMB, à Gier Industries qui va désormais faire construire un bâtiment de 1 600 m² pour rapatrier son activité et ainsi créer un pôle chaudronnerie unifié de deux bâtiments sur notre zone", précise le PDG.

A cet investissement devraient s’ajouter 500 000 euros dans un nouvel équipement de découpe laser qui permettra à AuraMétal de compléter son offre globale. "Ce groupement est une flèche de plus dans notre carquois. Le client va voir que l’on est capable de faire différentes choses. Et faire des choses ensemble, sur le même site, c’est toujours mieux que de faire les choses chacun dans son coin et de s’envoyer ensuite les pièces par transporteur", argumente Yannick Marcon.

Prévu pour 2023, le second bâtiment du pôle chaudronnerie d’AuraMétal servira en premier lieu Gier industries, qui porte le projet et a déjà enregistré plus de 10 % de croissance sur les deux dernières années.

Loire # Industrie # Mécanique # Production # Investissement