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Le verrier O-I France poursuit ses investissements dans la Loire
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Le verrier O-I France poursuit ses investissements dans la Loire

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Après avoir investi 30 millions d'euros dans le renouvellement de l'un de ses fours, le fabricant d'emballages en verre O-I France, filiale du géant américain Owen Illinois, prévoit d'investir près de 3 millions supplémentaires en 2021 dans une nouvelle ligne de production de bouteilles en verre haut de gamme sur son site de Veauche, dans la Loire.

— Photo : DR

O-I France n'est pas épargnée par la crise. Ce qui n'empêche toutefois pas le verrier de Vaulx-en-Velin de se tourner vers l'avenir. "Avant l’apparition du Covid, nous étions en train de gagner des parts de marché intéressantes dans les bouteilles de vins et notamment les bouteilles de rosé que les cavistes et vignerons cherchaient à relooker. Mais avec le premier confinement et cette nouvelle fermeture des restaurants, des bars, des zones Duty free pour les spiritueux, et la consommation de champagne déjà en recul en 2019, les commandes de nos clients sont clairement orientées à la baisse", lance Bruno Delhorbe, directeur du site d’O-I France (2 150 salariés ; 9 sites ; 701 M€ de CA en 2019) à Veauche, dans la Loire.

Malgré la crise économique consécutive à la crise sanitaire, la filiale française du groupe Owen Illinois, spécialiste américain de l’emballage verrier, conserve la confiance de son actionnaire. "Nous faisons partie d’un groupe qui continue de croire au marché français. Les investissements ne sont pas remis en cause. Ce sont des investissements au long cours qui seront juste plus longs à amortir", argumente le directeur du site ligérien.

Gagner en flexibilité

C’est le cas des 30 millions d’euros investis fin 2019 par O-I France pour renouveler le four n°3 de son usine de Veauche (300 salariés). Un investissement conséquent dont la mise en service – confinement oblige – n’est intervenue que depuis début septembre. "Les fours doivent être refaits tous les quinze ans pour s’adapter aux technologies du moment et aux nouvelles normes afin de consommer moins et d’être plus respectueux de l’environnement, détaille Bruno Delhorbe. Nous avons également reconfiguré trois lignes de production qui vont nous permettre d’augmenter nos capacités de production d’environ 8 % et surtout de gagner en flexibilité."

La flexibilité, c’est le maître-mot de la stratégie de mutation technologique et de développement opérée ces dernières années par le site veauchois d’O-I France, qui s’attache à remplacer progressivement ses anciennes machines par des appareils à servomoteur doté d’un système de pilotage électronique. Une technologie qui va permettre au site ligérien de produire en plus petites quantités.

"La production de masse, c’est fini ! Nous avons besoin de machines hyper flexibles pour pouvoir répondre à des petites séries. Nos clients sont des clients haut de gamme qui cherchent de la personnalisation dans leurs bouteilles. Les vignerons essaient de se démarquer en ayant leur blason sur la bouteille ou le nom de leur domaine inscrit dans le fond. Tout ceci nous impose beaucoup de changement de moules et donc une flexibilité importante au quotidien ", détaille le dirigeant.

Une concurrence étrangère forte

Ce besoin de flexibilité pour répondre à des petites séries a été exacerbé ces dernières années par la concurrence étrangère croissante. "La France, pays du vin, attire beaucoup de fournisseurs verriers étrangers. Ces derniers sont installés à nos portes, en Europe, et ont des coûts de production plus faibles. Et comme les coûts de transport ont chuté ces dernières années, nous sommes attaqués de toutes parts. D’où aussi notre volonté d’aller vers des marchés de niche à forte valeur ajoutée", justifie Bruno Delhorbe.

Dans cette optique de spécialisation et de personnalisation, et malgré un contexte conjoncturel défavorable, O-I France a prévu de poursuivre la modernisation de son outil de production en 2021 avec le renouvellement d'une ligne. "Nous en sommes encore à l’étape du chiffrage mais nous devrions être sur un projet d’investissement de l’ordre de 2,5 à 3 millions d’euros", confie le directeur du site veauchois.

En parallèle de ce projet, O-I France vient de lancer un investissement de 1,3 million d’euros dans un système de "dénox", un procédé qui permet de supprimer les oxydes d’azote lors de la combustion. Un système qui remplacera l’actuel filtre à particules et qui permettra au site de Veauche de produire plus propre. "C’est aussi un argument différenciant de plus pour certains de nos clients qui cherchent à réduire leur empreinte environnementale", plaide le directeur du site.

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