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Labaronne-Citaf réoriente sa production pour anticiper l’avenir
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Labaronne-Citaf réoriente sa production pour anticiper l’avenir

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Après le redressement judiciaire de Labaronne-Citaf, Benoît Balandras et Thomas Seneclauze, anciens cadres devenus dirigeants de l’entreprise spécialisée dans la fabrication de citernes souples, réorganisent l'activité vers des marchés plus porteurs.

Thomas Seneclauze, directeur général, et Benoît Balandras, président de Labaronne-Citaf, insufflent une nouvelle stratégie pour relever et pérenniser l'entreprise spécialisée dans la fabrication de citernes souples — Photo : Pierre Lelièvre

Deux ans après la reprise de Labaronne-Citaf (34 salariés, 7,5 M€ de CA en 2018), Benoît Balandras, ancien directeur technique devenu président, et Thomas Seneclauze, passé de la direction de la production à la direction générale, tentent de donner une nouvelle impulsion à cette PME basée dans l'Isère.

Spécialisée dans la fabrication de stockages souples, Labaronne-Citaf a été placée en redressement judiciaire en 2016. Le binôme, qui a racheté les deux tiers des parts du holding sur leurs fonds propres, aborde de nouveaux défis, malgré les dettes de la maison-mère et de la société d’exploitation à honorer. Une épreuve derrière eux, même si le plan de continuation, visant à pérenniser l’activité sous l’égide d’un administrateur, court jusqu’en 2026.

Un exercice « formateur », mais surtout « douloureux ». « La croissance a été très mal gérée. Pendant des années, tout allait bien et l’entreprise a laissé filer les dépenses. On s’est rendu compte qu’il fallait responsabiliser les salariés et restructurer l’activité », explique Benoît Balandras. L’entreprise, qui réalise 40 % de son activité à l’export, fournit aussi bien des agriculteurs, pour le stockage d’engrais liquide et d’effluents agricoles, que les acteurs du BTP, l’armée ou les pompiers.

Le créneau de l’humanitaire

Les dirigeants ont choisi d'orienter la production sur des commandes à forte valeur ajoutée. « Notre objectif est d’améliorer nos marges. Il faut se reconcentrer sur notre cœur de métier, quitte à abandonner certaines niches, qui nous prenaient du temps de production et qui n’étaient pas assez rentables », estime le patron.

Les dirigeants privilégient donc la fabrication de citernes de grande capacité. Un pivot de l’activité, illustrée par la fabrication d’une citerne souple de 2 000 m3 pour un agriculteur italien, une première mondiale pour une telle capacité. Labaronne-Citaf compte d’ailleurs procéder à un investissement global de 500 000 € dans la modernisation de la production d’ici à deux ans, grâce à Bpifrance.

Reste que la cible principale de la PME demeure celle de l’humanitaire. « Ce marché est extrêmement variable selon les années, puisque nous pouvons passer de 2,5 M€ à 500 000 € d’une année à l’autre », précise le dirigeant. Avec près de 15 % de l’activité dédiée à l'humanitaire en 2018, l’entreprise doit être réactive, alors que le marché demeure d’autant plus très incertain : « Nos carnets de commandes nous donnent une vue à trois semaines maximum, d’où nos stocks importants, mais gourmands en trésorerie », ajoute-t-il.

Le pari de l’environnement

La croissance passe aussi par la préservation des ressources. « La protection de l'eau est incontournable. Notre force est d’apporter un service sur le stockage. Demain, nous intégrerons peut-être des solutions de traitement pour répondre à de nouveaux besoins », ajoute Benoît Balandras, qui structure Labaronne-Citaf autour de trois pôles : eau, déchets et gaz.

Dans le viseur figure aussi la protection de l’environnement : « Nos produits de grande capacité sont adaptés pour faire de la méthanisation. On se dirige vers ces nouveaux marchés ». Un enjeu pour l’entreprise qui lorgne déjà l’essor des biogaz.

La citerne de 2 000 mètres cubes fabriquée par l'entreprise de Pont-Évêque pour un agriculteur italien — Photo : Labaronne Citaf
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