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La croissance externe entraîne Dimotrans vers le milliard d’euros de chiffre d'affaires
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La croissance externe entraîne Dimotrans vers le milliard d’euros de chiffre d'affaires

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Avec un chiffre d’affaires consolidé en croissance de 88 % en 2021, Dimotrans Group confirme son ambition sur le marché de la supply chain. Une ambition qui devrait conduire le transporteur et logisticien rhodanien à poursuivre sa stratégie basée sur un mix entre croissances externe et organique pour atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2027.

Le transport et logisticien Dimotrans Group ambitionne d’atteindre les 500 millions d'euros de chiffre d’affaires sous cinq ans — Photo : Dimotrans

Spécialiste des solutions de transport multimodal et de la logistique contractuelle, Dimotrans Group semble bien engagé sur la route du succès. En 2021, l’ETI rhodanienne (2 400 salariés) a connu une croissance exponentielle de son chiffre d’affaires consolidé. Ce dernier est passé de 396 millions d’euros en 2020 à 744 millions d’euros en 2021, soit une progression de 88 %. Depuis 2012, le chiffre d’affaires du groupe de Pusignan (Rhône) a été multiplié par 4,8. Le résultat opérationnel consolidé a, lui, quasiment triplé entre 2020 et 2021, passant ainsi de 8,5 millions d’euros à 25,2 millions d’euros.

Porté par la flambée des prix du fret

Pour expliquer cette réussite, le transporteur et logisticien du Rhône met en avant "une croissance organique soutenue et supérieure au marché". À périmètre constant, Dimotrans Group a effectivement enregistré une progression de son chiffre d’affaires de 66,2 %. "Le deuxième phénomène qui explique notre belle progression, c’est l’explosion des prix des services sur les métiers de l’aérien et du maritime. En 2021, nous avons constaté une hausse jusqu’à 10 fois le prix normal avant Covid", explique le PDG de Dimotrans Group, Salvatore Alaimo.

Si cette explosion du prix des frets maritime et aérien a eu "un effet positif en termes de rentabilité pure" sur l’activité de commissionnaire de transport du groupe, elle a également eu son revers. "Cette augmentation de prix est le résultat d’une pénurie d’offres. On ne trouvait pas d’espaces auprès des compagnies maritimes et aériennes et donc le travail effectué par nos équipes pour satisfaire les clients a été multiplié par dix. Les équipes ont fini l’année 2021 sur les rotules", explique le dirigeant.

Les croissances externes pour moteur

Cette flambée des prix du fret a d’autant plus impacté le chiffre d’affaires du groupe que l’activité "overseas" (commissionnaire de transport) est devenue son premier métier, avec l’acquisition en juillet 2021 de Crystal Group (360 salariés ; 104 M€ de CA en 2020). En prenant 85 % des parts du transitaire aérien et maritime et commissionnaire en douane du Val-d’Oise, Dimotrans Group s’est considérablement renforcé dans les opérations d’import-export et est venu confirmer la pertinence de sa stratégie de développement basée sur un mix entre croissance organique et opérations de croissance externe.

En vingt ans, le groupe de Pusignan a réalisé pas moins de trente acquisitions. Parmi les plus récentes et les plus significatives hormis Crystal Group, les Transports Ducros en 2017, qui ont permis à Dimotrans de se positionner comme un acteur de la messagerie nationale. En 2019, c’est son offre logistique en e-commerce que Dimotrans a choisi de soigner avec l’acquisition de Bretagne Services Logistiques. En juillet 2022, le groupe a renforcé sa présence dans l'Ouest avec la reprise du rennais Soretrans. "Cette nouvelle entité bretonne permet à Dimotrans Group de compléter son maillage d’agences sur le métier du groupage international routier, dans une région, la Bretagne, où nous n’étions pas présents", avait alors indiqué Philippe Bouvier, directeur général de la business unit "Route" du groupe. Avec Soretrans (12 salariés), ce sont 7 millions d’euros supplémentaires qui viendront s’ajouter au chiffre d’affaires 2022 du groupe.

Une nouvelle acquisition dans les tuyaux

Un chiffre d’affaires qui devrait avoisiner les 750 millions d’euros. "Si on ne prenait que les huit premiers mois de l’année, je vous dirais que notre activité est supérieure à celle de 2021 mais il reste désormais à savoir ce que vont donner les derniers mois de l’année, notamment avec les tensions liées à la crise ukrainienne", s’inquiète Salvatore Alaimo. Et ce n’est pas le ralentissement de l’activité du fret d’ores et déjà constaté par des poids lourds du commercial mondial, tels que FedEx et Cathay Pacific Airways, qui incite à l’optimisme pour cette fin d’année.

Le retour à une croissance accélérée et ambitieuse pour Dimotrans Group devrait donc attendre 2023 avec, sans doute, l’intégration au chiffre d’affaires d’une nouvelle opération de croissance externe. "Nous sommes en discussion avancée pour l’acquisition d’une cible qui pourrait intervenir fin 2022 mais plus sûrement début 2023", confie le PDG. Selon toute vraisemblance, cette cible devrait venir renforcer l’un des deux métiers où Dimotrans Group fait encore figure de "petit Poucet", à savoir la logistique (80 M€ de CA en 2021) et la messagerie nationale (50 M€ de CA en 2021). "Notre stratégie est de répondre aux besoins du client sur l’intégralité de la supply chain, du point de production au point de consommation, et de conserver notre souplesse et proximité d’ETI pour nous positionner comme une alternative aux grands groupes. Pour ce faire nous nous développons sur quatre métiers - messagerie européenne (150 M€ de CA en 2021, NDLR), overseas, logistique et messagerie nationale - avec la volonté d’avoir une taille critique de plus de 100 millions d’euros sur chacun de ces métiers", développe Salvatore Alaimo.

Le milliard d’euros en 2027

Cette stratégie "de taille critique" et d’alternative aux grands groupes devrait conduire Dimotrans Group à "dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires dans cinq ans". Pour y parvenir, le dirigeant Salvatore Alaimo mise aussi sur la montée en puissance de son pôle Asie. Démarré en 2010 avec la création de la filiale DT China, il compte aujourd’hui 10 filiales, dont les deux dernières en date, Singapour et la Malaisie, ont considérablement boosté l’activité sur cette zone géographique. Avec un chiffre d’affaires multiplié par 2,5 en 2021, le pôle Asie pèse aujourd’hui 300 millions de dollars de chiffre d’affaires et emploie près de 400 personnes. "Et le potentiel de croissance est quasi illimité car cela reste la plus grande usine du monde et la population à servir est considérable", appuie Salvatore Alaimo.

La seule incertitude réside dans la stabilité politique de la zone. "Ce que nous ne contrôlons pas, c’est la politique de la Chine dans les années à venir. Quel sera son niveau d’ouverture ? Comment vont évoluer les relations géopolitiques avec les pays voisins ? Nous n’avons pas de réponse mais on table tout de même sur une croissance de ce pôle dans les années à venir", conclut le dirigeant.

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