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Kingspan Bacacier met 70 millions d'euros pour relocaliser sa production
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Kingspan Bacacier met 70 millions d'euros pour relocaliser sa production

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Le spécialiste européen de la production de panneaux d’isolation pour le bâtiment Kingspan Bacacier engage un investissement de 70 millions d’euros pour relocaliser sa fabrication et quadrupler ses capacités de production à Riom, dans le Puy-de-Dôme.

Installé sur 8 hectares à Riom, Kingspan Bacacier investit 70 millions d’euros d’ici 2025 pour multiplier ses capacités de production par 2,5 et faire du site auvergnat son centre névralgique dans la conception et la production de panneaux sandwichs isolants — Photo : DR

Un contexte qui s’annonce favorable. Face aux nouvelles normes environnementales pour le bâtiment et porté par la dynamique des politiques publiques en matière de rénovation énergétique et de relocalisation industrielle, le groupe Kingspan Bacacier (300 M€ de CA en 2021 ; 500 salariés en France), spécialiste de la fabrication de panneaux sandwichs isolants basé à Riom (Puy-de-Dôme), s’engage dans un lourd programme d’investissement pour augmenter ses capacités de production et relocaliser sa production en France. "Le besoin en panneaux isolants est très fort. D’ici six ans, on estime que la demande va augmenter de près de 50 %", fait savoir Cédric Bruge, président de Kingspan Bacacier.

Cédric Bruge, président de Kingspan Bacacier — Photo : DR

D’ici 2025, 70 millions d’euros vont être investis sur le site qui accueillait autrefois l’ancienne manufacture de tabac de la Seita. "Nous allons plus quasiment quadrupler nos capacités de production", précise le président de Kingspan Bacacier, filiale depuis 2019 de l’Irlandais Kingspan Group (15 500 salariés), leader mondial dans l’isolation, l’enveloppe, l’éclairage, la ventilation et le désenfumage et présent sur 166 sites dans 70 pays. À horizon 2025, le groupe, qui réunit trois marques (Bacacier Profilage, La Maison de l’Étanchéité et Dôme Solar) disposera d’une capacité de production de 4 millions de mètres carrés de panneaux, contre un peu plus d’un million aujourd’hui.

Surtout, l’enjeu est de relocaliser la fabrication destinée au marché domestique et réduire l’impact environnemental de la production. "Jusqu’ici, nous fournissions le marché français depuis nos usines en Espagne et au Royaume-Uni. On ne peut plus produire comme avant. Avec une localisation centrale à Riom, on rationalise la desserte de notre marché et on limite l’impact carbone de notre supply chain", assure-t-il.

Centraliser fabrication, recherche et logistique

Installé sur 200 000 m² de foncier au nord de Clermont-Ferrand dont 80 000 m² de bâtiments, le groupe veut bâtir un complexe centralisant toutes les opérations nécessaires à la fabrication de ses panneaux d’isolation. Baptisé "Village Kingspan Bacacier", le site va se doter d’ici 2024 de trois nouvelles lignes de production. "Nous venons d’acheter une nouvelle ligne pour la production de structures, pannes et panneaux sandwichs isolants dédiés à la couverture des bâtiments. En 2023, nous ajouterons une deuxième ligne d’isolants sans acier, suivie en 2024 d’une troisième ligne dédiée à la fabrication de produits isolants pour la couverture", résume le président du groupe.

À moyen terme, le complexe accueillera 200 salariés à la fois en fabrication, en recherche et pour le stockage et sa logistique. "Nous allons mettre en place une zone de stockage de 50 000 m² destinée à alimenter nos sites en France (20 en France, NDLR) et nos clients", souligne le président du groupe, qui compte recruter 65 salariés supplémentaires dont 30 à Riom. De même, un centre de R & D dédié à l’innovation sera implanté pour répondre aux nouveaux besoins et à l’évolution des méthodes constructives du bâtiment.

Vue 3D du futur "Village Kingspan Bacacier" à Riom (Puy-de-Dôme) — Photo : DR

400 M€ de revenus sous deux ans

Surfant sur un marché en croissance, le groupe auvergnat compte atteindre les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 contre 300 M€ réalisés en 2021. Un développement qui passera par des ventes aussi bien aux distributeurs qu’aux utilisateurs professionnels. "Ces deux marchés forment la quasi-totalité de nos revenus, répartis de manière équilibrée", note Cédric Bruge, qui veut également tripler la vente en ligne aux particuliers (5 % du CA aujourd’hui). Pour cela, l’entreprise adapte le format de ses panneaux isolants dans des formats adaptés à la vente B to C et peut répondre à une demande jugée "en croissance".

Et avec un foncier disponible conséquent de l’ordre de 50 à 60 000 m², Cédric Bruge ne cache pas que d’autres projets pourraient voir le jour : "On peut imaginer installer de nouveaux équipements en panneaux solaires mais aussi ouvrir un centre de formation ou une salle de sport pour nos salariés", confie-t-il.

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