Flex office ou télétravail, les entreprises lyonnaises réinventent le bureau
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Flex office ou télétravail, les entreprises lyonnaises réinventent le bureau

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La pandémie a accéléré l'évolution de nos mode de travail. Fin 2020, Emilie Legoff, PDG de Troops a rendu ses locaux pour passer au 100 % télétravail. Au même moment, le groupe Orange inaugurait un nouveau siège régional et ses bureaux nomades. Un an plus tard, où en sont ces entreprises ?

Le nouveau siège régional d'Orange a été inauguré en octobre 2020 dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon — Photo : Renaud Araud - Renaud ARAUD

Emilie Legoff, PDG de Troops, une société qui propose des logiciels RH à destination des acteurs de l'intérim a choisi de troquer les 350 m² de bureaux loués en plein centre de Lyon, pour un espace de 40 m². "A l'issue du premier confinement, quand j'ai proposé, sans obligation, à mes collaborateurs de réinvestir nos bureaux, aucun n'a souhaité revenir" explique-t-elle. Le budget auparavant alloué à l'immobilier, permet désormais d'organiser chaque trimestre un séminaire réunissant les 65 collaborateurs dispersés partout en France mais aussi à Berlin, Tel Aviv ou Kiev. "Le 100 % télétravail nous a permis d'aller chercher de nouvelles compétences en dehors de Lyon et de gagner en productivité". En un an, Troops a multiplié par trois sa masse salariale et par quatre son chiffre d'affaires. Des résultats qui confortent la cheffe d'entreprise dans ses choix, même si ne pas avoir de locaux comporte quand même certains inconvénients. "Aujourd'hui, le siège d'une société est encore perçu comme le reflet de son identité. Quand je reçois un partenaire, j'aimerais pouvoir lui montrer mon équipe et mon entreprise de manière plus concrète, qu'à travers un écran".

Le flex office pour les 3500 salariés lyonnais d'Orange

Le nouveau siège régional du groupe Orange, lui, en met plein la vue. Inauguré en octobre 2020, ce site de 36.000 m² dont 3 000 m² de surfaces végétalisées rassemble à Lyon dans le quartier de la Part-Dieu 3 500 collaborateurs auparavant répartis sur 18 sites. Un nouvel environnement de travail conçu pour y mettre en place le flex office. "Le principe est que chaque salarié va trouver dans le bâtiment l'espace adapté à son activité : pour réfléchir, il peut s'isoler dans un box, pour échanger avec ses collègues, se rendre en salle de créativité, ou pour un rendez-vous téléphonique, utiliser une bulle" explique Magali Moulin, la DRH Orange Grand Sud. Sur le site, le nombre de postes de travail couvrent 80 % du total des salariés. On y trouve aussi 324 salles de réunion, un centre de formation, 28 lieux de convivialité, un auditorium, etc. Ces espaces, les salariés, qui travaillaient auparavant dans des bureaux classiques, ont dû se les approprier. Pour les accompagner, l'entreprise les a fait venir au siège par "vague de 200 ou 300 salariés". Une adaptation qui a duré six mois et qui a permis des ajustements. "Nous avons, par exemple, ajouté une salle de réunion qui manquait dans un service ou retiré des postes de travail en trop dans un autre", explique Magali Moulin. Jusqu'à alors, les conditions sanitaires imposaient une jauge de 50 % de collaborateurs en présentiel. Mais une fois les contraintes levées, le taux d'occupation pourrait ne pas dépasser 60 %. Les accords de télétravail du groupe autorisent en effet le distanciel jusqu'à 3 jours par semaine. Et depuis la crise, "le nombre de télétravailleurs a doublé. Il représente aujourd'hui 40 % des effectifs", confie Magali Moulin. Résultat : le campus Orange Lumière pourrait accueillir d'ici fin 2022 une cinquantaine de nouveaux salariés, aujourd'hui basés à Caluire, en périphérie lyonnaise.

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