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DBB : "Nous sommes sans nouvelles de notre production lancée en Ukraine"
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DBB : "Nous sommes sans nouvelles de notre production lancée en Ukraine"

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Contraint de sous-traiter pour pallier ses problématiques de recrutement, DBB a fait appel à une entreprise roumaine. Problème, le fabricant d’uniformes et de tenues d’intervention risque bien de ne jamais voir arriver cette commande que l’entreprise roumaine a confiée à ses ateliers basés en Ukraine.

DBB est spécialisée dans les uniformes et tenues de travail et d’intervention des pompiers, militaires et forces de l’ordre — Photo : DBB

Spécialisée dans la fabrication d’uniformes, de tenues de travail et d’intervention (pompiers, militaires, forces de l’ordre, etc.) et d’équipements de protection individuelle (EPI), l’entreprise DBB (Di Bartolomeo Blanc) fait partie des victimes collatérales de la guerre en Ukraine.

Confrontée depuis plus de quatre ans à des difficultés chroniques de recrutement, la TPE (5 salariés ; 1 M€ de CA en 202-2021), basée dans la Loire à La Grand-Croix, a décidé il y a quelques mois de confier une partie de sa production à un fabricant roumain. "L’idée était de générer du stock sur nos produits standards pour répondre rapidement à la demande de nos clients et aux gros appels d’offres régionaux sur les tenues de sortie des pompiers et de nous libérer ainsi du temps dans notre atelier à La Grand-Croix pour faire des commandes plus spécifiques", relate Marie-Christine Blanc, qui a repris l’entreprise familiale en 1991.

Une production bloquée en Ukraine

Problème, cette commande en sous-traitance n’a eu de cesse depuis un an d’être repoussée au planning par le fabricant roumain qui a fait le choix d’en délocaliser la production dans ses ateliers en Ukraine. "Nous leur avons envoyé le tissu et la matière première début janvier mais avec la guerre en Ukraine nous sommes dans l’incertitude totale. Nous avons reçu un courrier le 2 mars nous indiquant que, malgré le contexte, ils allaient poursuivre la production mais qu’il y aurait sûrement du retard. Et depuis, plus de nouvelles", explique la dirigeante de DBB, qui s’attend à une perte sèche.

"Rien que la matière première, nous en avons pour 20 000 euros que nous ne reverrons peut-être jamais. Mais derrière, ce sont aussi des commandes que l’on ne pourra pas honorer et des clients qui vont s’envoler", témoigne Marie-Christine Blanc.

La Tunisie comme solution de repli

Pour parer au plus pressé, la dirigeante de DBB est partie la semaine dernière en Tunisie pour tenter d’y trouver une solution de repli en urgence. "Nous sommes allés voir nos fabricants qui travaillent déjà sur la tenue de travail des pompiers et nous avons rencontré un nouveau façonnier qui fabrique des costumes. Nous croisons les doigts mais ils devraient être en mesure de nous aider. Mais le gros de notre problème, cela reste le recrutement. Ma responsable d’atelier est en arrêt maladie ainsi qu’une autre de mes employées et toutes les personnes que nous formons, les apprenties et les intérimaires ne veulent pas signer de CDI. C’est un vrai problème", conclut la dirigeante.

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