La France était alors au stade 2 de l’épidémie de coronavirus Covid-19 et Sacha Rosenthal, fondateur, dirigeant et principal actionnaire de Xefi (CA 2019 : 135 M€), s’était envolé pour l’Afrique du Sud, engagé dans la course VTT Cape Epic. Mais il est rentré en urgence le 11 mars, à la veille de l’allocution d’Emmanuel Macron. Il voulait préparer son entreprise de distribution et maintenance de matériel informatique pour les TPE-PME, à une mise à l’arrêt : fermer les magasins, assurer la maintenance des data centers. Et organiser le télétravail et le chômage partiel de ses 540 salariés et des 450 salariés des 80 franchises Xefi.
Ce triathlète, qui pratique en moyenne 12 à 15 heures de sport par semaine, aurait pu garder ouvertes ses agences, lesquelles assurent la distribution de matériel informatique, imprimantes et maintenance. « J’ai décidé de tout fermer, seules trois personnes par agence demeurent en télétravail », confie-t-il.
L’entreprise est au point mort. Le dirigeant a assuré à ses équipes que les 16 % de delta du salaire non couvert par l’assurance chômage serait pris en charge par Xefi.
Coachs sportifs à plein temps
Quelques jours avant le confinement, Sacha Rosenthal a équipé tous les collaborateurs d’ordinateurs et a organisé une communication pyramidale. Le fondateur de Xefi tient des visioconférences avec ses directeurs, lesquels maintiennent le lien avec les managers, qui pilotent un compte WhatsApp par agence, etc. Objectif : préserver la communication. « La semaine dernière tout allait bien, mais le moral va fatalement décliner », prévoit-il.
Pour retarder cet effet collatéral, les deux coachs sportifs salariés de l’entreprise sont en télétravail, « et à plein temps ». Ils envoient des vidéos, tutoriels et autres programmes de maintien en forme. En parallèle, Sacha Rosenthal a demandé aux directeurs de ne plus regarder les courbes financières. « Nous n’avons aucune prise sur la situation, autant se concentrer sur nos familles. On reviendra se battre, couteau entre les dents, quand l’épidémie sera derrière nous », explique-t-il dans une métaphore guerrière.
