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[Bel Air Camp 3/5] Hease Robotics : « Plus d’un million d’euros de pertes matérielles »
Témoignage Lyon # Innovation

[Bel Air Camp 3/5] Hease Robotics : « Plus d’un million d’euros de pertes matérielles »

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Trois jours après l’incendie qui a ravagé plus de 6 000 m² de l’incubateur Bel Air Camp de Villeurbanne, Jade Le Maitre patronne de deux sociétés de robotique, Hease et Evotion, hébergées depuis 2016 fait le point sur l’étendue des dégâts pour son activité. Si elle espère redémarrer rapidement, elle attend surtout que les assurances se prononcent.

— Photo : DR

Sur les 600m² de rez-de-chaussée de l’incubateur industriel de Bel Air Camp qu’occupait Jade Le Maître et ses équipes depuis 2016, il ne reste rien. Cofondatrice des sociétés Hease Robotics et Evotion, toutes deux spécialisées dans la robotique, l’une industrielle, l’autre tournée vers l’événementiel, Jade le Maître ne cache pas son émotion. « Fin octobre, on s’apprêtait à fêter nos trois ans à Bel Air Camp. On a tout perdu, avoue-t-elle. Pour Evotion, c’est une perte irréparable avec l’équivalent de six années d’achats de robots dont certains n’existent plus. Avec Hease, on a perdu tout un stock de produits semi-finis », détaille-t-elle.

Au total, la dirigeante estime les pertes financières à « plus d’un million d’euros ». Trois jours après l’incendie, le temps est aux démarches avec les assurances. « On attend les conclusions de l’enquête avec impatience parce que ça peut conditionner le délai d’indemnisation », partage-t-elle.

Dans son malheur, la cofondatrice (aux côtés d'Eric Bonnet et Max Vallet) se félicite malgré tout d’avoir encore tous les éléments dédiés à la propriété intellectuelle, aux codes sources des produits et aux documents de gestion, « hébergés fort heureusement sur le cloud ».

Redémarrer au plus tôt

Une situation difficile sur le plan personnel qui l’est tout autant pour les 16 salariés des deux sociétés. « Sur le plan humain, c’est très difficile. On n’a plus de bureaux pour se retrouver mais on fait le maximum pour rester en contact et les accompagner. On est en lien avec la Direccte (Direction du Travail, NDLR) notamment pour protéger nos salariés », fait-elle savoir.
Si les propositions d’hébergements se multiplient en provenance de tout l’écosystème, Jade Le Maître ne veut pas se précipiter. « Le plus difficile est de savoir à qui on va dire oui, sourit-elle. La localisation n’est pas le sujet mais on souhaite rester sur le territoire métropolitain ».

Abattue mais pas résignée, Jade Le Maître a l’espoir de redémarrer l’activité au plus tôt. « Nous sommes face à des problématiques de reprise d’activité différentes avec les deux sociétés qui ont des enjeux et des échéances dissemblables ». Et elle peut profiter d’un soutien de tout l’écosystème local. « On fait tout pour se remettre sur pied. Bruno Bonnell (ex-président de Robopolis, devenu Irobot France et député LREM de Villeurbanne) nous a fait des propositions pour nous prêter des robots afin de redémarrer au plus vite. On va sauter sur l’occasion », assure la jeune femme.

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