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Avec Med in Town, l'impression 3D s'invite à l'hôpital
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Avec Med in Town, l'impression 3D s'invite à l'hôpital

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La start-up ligérienne Med In Town ambitionne d'amener la fabrication additive d'instruments chirurgicaux au sein des hôpitaux grâce à son concept de micro-usine hébergée dans un container maritime.

Med in Town veut permettre aux hôpitaux de produire, dans leurs murs, grâce à l'impression 3D, le matériel utilisé dans les blocs opératoires — Photo : Med In Town

Permettre aux hôpitaux de produire, dans leurs murs, grâce à l’impression 3D, le matériel utilisé dans les blocs opératoires. C’est le concept développé par Med In Town. Basée à Saint-Chamond, la start-up créée début 2020 par Jérôme Précheur s’est mise en tête de transformer un container maritime en une petite usine de fabrication additive, équipée d’imprimantes 3D industrielles fonctionnant avec un matériau réutilisable (le polyamide), d’un laveur désinfecteur, d’une salle blanche et d’un autoclave. Un environnement propice aux exigences du milieu médical et qui peut être facilement implantable au cœur d’un hôpital, "sur un espace vert par exemple", précise le dirigeant.

Baptisée Micro Factory, cette petite usine de fabrication additive est en cours de construction. Elle devrait élire ses quartiers à l’été au CHU de Saint-Etienne pour entrer en phase de test et être pleinement opérationnelle à partir de septembre.

"L’idée est de passer des partenariats avec des industriels de l’orthopédie pour fabriquer les guides de coupe (petits objets qui viennent se clipser sur les os du patient et qui vont aider le chirurgien dans la pose de prothèses, NDLR) qui accompagneront leurs prothèses", explique Jérôme Précheur.

Vers une chirurgie personnalisée

Pour ce faire, le chirurgien n’aura qu’à fournir une imagerie numérique de son patient, appelée "jumeau numérique", au fabricant de prothèses qui pourra ainsi adapter sa prothèse et fournir à Med In Town un fichier numérique du guide de coupe qui correspond à son anatomie.

"Aujourd’hui, en chirurgie, on fait souvent du prêt-à-porter avec des prothèses de taille standard. Le chirurgien ouvre, essaie d’adapter au mieux la prothèse au patient. Avec notre solution, nous allons vers du sur-mesure, vers une chirurgie personnalisée, préparée en amont grâce à la dématérialisation. Ce qui permet aussi de réduire le temps des interventions et de mieux faire tourner les blocs opératoires", argumente Jérôme Précheur.

Et pour cause ! Avec Med In Town, les chirurgiens vont pouvoir non seulement se doter de guides de coupe sur-mesure mais aussi imprimer des "similis de pathologies pour s’entraîner à extraire une tumeur ou poser une valve cardiaque du premier coup", explique le fondateur. Sans parler de l’aspect pédagogique auprès du patient qui, lui, grâce à ces modèles anatomiques imprimés, pourra visualiser concrètement sa maladie et l’intervention que les chirurgiens envisagent de lui faire.

700 000 € pour une Micro Factory

Opérationnelle en septembre, la première Micro Factory de Med In Town devrait générer "150 000 euros de chiffre d’affaires sur 2021 avant de monter progressivement en puissance pour atteindre 300 000 euros en 2022 et le plus rapidement possible les 700 000 euros pour laquelle elle est calibrée", explique Jérôme Précheur, qui entend bien ensuite dupliquer son concept de micro-usines ailleurs.

"L’idée, à terme, c’est d’évoluer vers la vente de nos micro-usines, qui coûtent pour un modèle complet 700 000 euros. Sans doute d’abord à l’étranger car le marché est plus mûr et aussi parce qu’en France, les centres hospitaliers ont un peu de mal à financer des équipements qui ne rentrent pas dans les codes de remboursement de la sécurité sociale", conclut Jérôme Précheur.

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