De la brasserie à la biotech… En 60 ans d’existence, Ziemex a déjà bien élargi ses débouchés. Et poursuit dans cette voie. Pour rappel, l’entreprise de métallurgie (140 salariés, 31 M€ de CA) fabrique des biens d’équipements pour l’industrie : des réacteurs, des fermenteurs, des colonnes de distillation, etc. Son dernier cheval de bataille ? Étoffer sa gamme en misant sur les équipements économes en énergie. Un marché porteur "où les investissements vont se multiplier à l’avenir", souligne Dominique Martinez, directeur général de la PME basée à Sarre-Union (Bas-Rhin).
Projets XXL
Ziemex développe notamment des "échangeurs à plaques", permettant par exemple à des fumées chaudes de venir chauffer de l’eau. "Leur coefficient d’échange thermique s’avère plus efficace comparé aux échangeurs à tubes. On récupère 30 à 60 % d’énergie en plus, indique Dominique Martinez. Avec un système deux fois moins volumineux…"
Plusieurs modèles ont récemment été livrés à des papeteries. Connu pour fabriquer ses équipements lourds, l’Alsacien a même poussé le curseur encore plus loin. "Ziemex a livré un échangeur à plaques de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés à la plus grande sucrerie au monde, actuellement en construction en Égypte. Avec cette fois une application pour évaporer l’eau lors du process", confie son dirigeant.
Pour atteindre ses ambitions, l’entreprise a investi deux millions d’euros dans une machine de soudage laser dernier cri, l’an dernier. Une technologie utilisée depuis 1990, qui facilite la réalisation de grandes plaques, en offrant un gain de temps et une meilleure qualité.
Plus que jamais Ziemex mise sur la diversification. Autre exemple récent : la chimie verte. En témoigne, la livraison en 2021 de cuves, fermenteurs et colonnes de distillation chez Metex, à Carling (Moselle). Une société qui travaille des matières biosourcées en lieu et place des molécules issues de la pétrochimie. Pour cela, son bureau d’études a planché sur de nouveaux modèles, différents de ses autres applications destinées la chimie et à la pharmacie (Ziemex livre BASF, Solvay, Seqens…).
Augmentation de capital
Différentes aussi des modèles conçus pour le principal marché de l’Alsacien : l’agroalimentaire. En particulier le segment des brasseries (depuis ses débuts), qui génère 30 à 50 % du chiffre d’affaires. Ziemex s’y est forgé une solide réputation. Et livre des tanks de fermentation pouvant atteindre jusqu’à 8 000 hectolitres (via des cuves 20 m de haut et 6 m de diamètre). La société compte des clients prestigieux comme AB InBev, Heineken ou la Brasserie du Mont-Blanc.
Pour financer sa diversification, Ziemex pourra s’appuyer sur une récente augmentation de capital (dont le montant n’a pas été communiqué). Une opération réalisée à la faveur d’un nouveau tour de table auprès des sept cadres de l’entreprise aujourd’hui actionnaires majoritaires (depuis 2012), d’investisseurs historiques tels que Bpifrance et Capital Grand Est, et de l’industriel Alexis Chevrière.
1 million d’euros investi par an
D’autres projets figurent encore dans les cartons. À moyen terme, la direction envisage une extension de bâtiments, en sus de ses 10 000 m² actuels. Mais aussi le rachat d’un cabinet d’ingénieurs ou d’un bureau d’études. Si le carnet de commandes se remplit comme prévu.
