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Yuniboat va industrialiser le reconditionnement de bateaux à Saint-Nazaire
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Yuniboat va industrialiser le reconditionnement de bateaux à Saint-Nazaire

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Actuellement installée à Batz-sur-mer, la start-up Yuniboat souhaite s’ancrer à Saint-Nazaire afin de s’agrandir et d’industrialiser le reconditionnement de bateaux à moteur, et de voiliers. Ce chantier naval devrait être opérationnel fin 2025. À terme, l’ambition est d’en créer quatre autres afin de couvrir l’ensemble des côtes françaises.

Thierry Boussion, fondateur et dirigeant de Yuniboat, souhaite reconditionner une centaine de bateaux sur son futur site de Saint-Nazaire — Photo : Benjamin Robert

Ce bateau ? 12 000 euros, contre 35 000 euros pour l’équivalent neuf. Cet autre modèle ? 28 000 euros, au lieu de 80 000 euros. Fondée en 2021, la jeune start-up Yuniboat parvient à vendre des bateaux deux à trois fois moins chers que ceux sur le marché. Et pour cause, il s’agit de modèles reconditionnés. Si l’économie circulaire a aujourd’hui le vent en poupe dans de nombreuses filières, il s’avère que le secteur du nautisme n’avait jusqu’alors pas emprunté ce courant. "Après deux ans d’existence, il n’y a plus de doute. Le marché est immense", souligne Thierry Boussion, dirigeant et cofondateur de Yuniboat. Labellisée Ruptur, l’entreprise récupère des bateaux qui ne sortent plus des ports, auprès de l’APER (Association pour la Plaisance Écoresponsable) ou directement auprès des propriétaires. "Nous reconditionnons autant les voiliers que les bateaux à moteur", précise le dirigeant, qui a doublé son chiffre d’affaires entre 2022 et 2023 pour atteindre les 250 000 euros. "Nous visons 645 000 euros en 2024", ajoute-t-il. L’entreprise de sept personnes, actuellement installée sur un terrain de 700 m² à Batz-sur-mer, est à l’étroit avec 23 bateaux dans l’attente de leur seconde vie. Elle vise un nouveau chantier à Saint-Nazaire, d’environ 5 000 m², dont 3 000 m² de bâtiment. "Le terrain est réservé. Nous pourrons y établir un stockage vertical des bateaux afin d’optimiser notre empreinte foncière", prévoit le fondateur.

Cap sur la levée de fonds

Après une première levée de fonds de 135 000 euros l’été dernier, complétée par un apport bancaire de 180 000 euros, l’entreprise cherche aujourd’hui à financer cette future installation. "Nous aurons besoin d’un tour de table entre 3,8 et 5 millions d’euros", détaille Thierry Boussion. À l’échelle des grands du secteur nautique, comme Jeanneau ou Beneteau qui génèrent des centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires, le reconditionnement reste un micromarché. "Nous réparerons une centaine de bateaux par an sur notre site de Saint-Nazaire, pour un panier moyen de 20 000 euros", appuie Thierry Boussion. À terme, Yuniboat souhaite s’étendre avec cinq chantiers navals, afin de pouvoir couvrir l’ensemble des côtes françaises.

Une activité de maintenance

Les modèles récupérés par Yuniboat ne sont plus garantis par les constructeurs et ont souvent plus de dix ans. "Mais un bateau est conçu pour vivre une quarantaine d’années. À partir du moment où la coque est saine, nous pouvons le reconditionner", estime Thierry Boussion, qui assure également une garantie à la vente de ses bateaux. Et si jamais la coque est dégradée, Yuniboat est en lien avec des sociétés comme le nantais Bâtho, qui transforme de vieux bateaux en hébergements insolites, mais aussi avec des recycleries.

En parallèle du reconditionnement, Yuniboat mise sur la maintenance. "Comme la révision d’une voiture, cela doit être régulier. L’ambition est d’avoir une flotte de véhicules qui réalisent ces opérations, avec une offre intégrée dans un réseau", appuie Thierry Boussion. L’objectif est d’en avoir une centaine sur tout le territoire national, en restant dans une logique d’économie circulaire, et en évitant de changer les pièces si cela n’est pas nécessaire. "Nous tablons sur 100 000 euros de chiffre d’affaires par camion et par an", estime le dirigeant.

Loire-Atlantique # Maritime # Nautisme # Implantation # Levée de fonds # Start-up # RSE