Vinci Immobilier Hauts-de-France veut accélérer sur le volet environnemental, avec des objectifs ambitieux en matière d’artificialisation des sols. En comité d’engagement de nouveaux critères ont ainsi fait leur apparition : exit la maison individuelle, les petits collectifs et les entrepôts logistiques souvent grands consommateurs de terres agricoles.
Objectif : 70 % du chiffre d’affaires en recyclage urbain
Dans les Hauts-de-France, Vinci Immobilier réalise 73,2 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 30 collaborateurs à Lille et Amiens. Son activité 2022 reposait principalement sur le secteur tertiaire, avec 4 550 m² de bureaux lancés en travaux, ainsi que 760 logements en travaux et 640 m² de commerces en cours de réalisation. Poussé par la Loi Climat & Résilience, le promoteur s’engage désormais pour atteindre le zéro artificialisation nette (ZAN) des sols avec 20 ans d’avance. "Nous ambitionnons de réaliser 70 % de notre chiffre d’affaires en recyclage urbain", détaille Olivier Têtu, directeur général adjoint de l’immobilier résidentiel et des régions nord-est Normandie. C’est qu’en la matière, la région dispose de nombreuses friches liées à son passé industriel et que le peu de foncier disponible de la métropole lilloise, s’arrache toujours à prix d’or.
La reconversion du siège de la MEL, chantier vitrine
Exemple emblématique : la reconversion de l’ancien siège de la Métropole Européenne de Lille. En promotion avec BNP Paribas-Real Estate, Vinci Immobilier a décroché ce site convoité de 3 hectares. "Le programme se compose de 67 000 m² de bureaux, 280 logements, de 2 000 m² de services et commerces pour 8 000 m² d'espaces paysagers. Le site est actuellement minéralisé à 80 % et nous prévoyons une renaturation d’environ 15 %", se réjouit Philippe Clément, directeur territorial Hauts-de-France qui vient par ailleurs d’inaugurer à Lille les bureaux d’Afi-Esca construit sur une friche ferroviaire. Outre la métropole lilloise, les côtes d’Opale et Picarde demeurent des secteurs attractifs. Tout comme Amiens où il déploie un programme mixte (bureaux, logements, hôtel et commerces) de 60 000 m² dans la ZAC Gare la Vallée.
Des opérations qu’il faut mener dans une conjoncture complexe, depuis les conditions bancaires jusqu’aux pénuries de matériaux. "Il faut que l’on soit agile dans un contexte qui se durcit. Il y a des tensions importantes sur le logement mais les besoins sont là et leurs constructions représentent des emplois non délocalisables", plaide Philippe Clément.
