La crise sanitaire a transformé, entre autres sujets, les attentes des Français en matière de logements, et ce pour diverses raisons : hausse du temps passé et des activités réalisées à domicile, besoin d’extérieur et de nature… Sur ce constat, le promoteur immobilier montpelliérain Urbat (134 salariés, 9 agences, 158,5 M€ de CA 2022) a mené une étude passant au crible 30 000 dossiers de financement fournis par l’Observatoire du Crédit Immobilier pour étudier les nouveaux besoins des primo-accédants. Il en a tiré, après deux années et demi de R&D, un procédé constructif permettant de faire évoluer le logement dans le temps.
L’adaptabilité aux nouveaux usages
Dupliquant une approche habituellement réservée à l’immobilier de bureaux, ce procédé utilise le système "poteaux-poutres" : en supprimant les murs porteurs à l’intérieur d’un bâtiment (hormis les gaines techniques), il permet de construire plus vite et surtout de façon plus modulable dans le temps. Pour chaque logement à partir du T2, Urbat laissera à l’acquéreur le choix de 4 plans adaptés à son style de vie et ses besoins. Plusieurs configurations et agencements seront alors possibles. "Chaque espace de vie que nous concevons sera calculé non plus en mètres carrés, mais en mètres cubes, afin de tenir compte de l’intensification des usages", souligne Marc Dölger, directeur de la création pour le cabinet d’architecture Outsign, partenaire d’Urbat.
Un système agile dans le temps
Par exemple, le promoteur imagine que, dans les différents plans proposés, la cuisine puisse prendre une place centrale dans le logement. "Nous pousserons les murs pour qu’elle devienne un vrai lieu de vie. Aucune pièce n’est retirée, il s’agit simplement d’un nouvel aménagement interne de l’espace", illustre Bénédicte Romieu, directrice de la conception chez Urbat. De même, le système pourrait laisser un espace de vie important aux enfants, nécessaire à leur épanouissement. "Il nous permet d’isoler un espace conséquent en redécoupant l’appartement. Quand un deuxième enfant arrive, les propriétaires ne seront plus obligés de déménager. Nous pourrons redécouper cet espace enfants afin d’y aménager une deuxième cellule", poursuit Marc Dölger.
Une approche étendue aux communs
La même approche adaptative se retrouve à l’extérieur du logement : les loggias et balcons, conçus comme une pièce en plus (au moins 15 % de la superficie), bénéficieront d’une série d’accessoires tels que des accroches murales ou des mini-potagers ; les espaces communs seront "théâtralisés" pour partager les usages, à l’image d’un hall multifonction (boîte à colis, bibliothèque)… Au global, Urbat assure que son procédé bénéficie d’engagements forts sur les qualités d’usage, architecturales et environnementales (végétalisation, utilisation de matériaux biosourcés, économies d’eau). "Chaque mètre carré coûte cher, et donc chacun doit avoir une fonction améliorant le quotidien", résume Bénédicte Romieu, ajoutant que, pour libérer de l’espace, des rangements à fixer au plafond seront aussi proposés aux acquéreurs.
Réenchanter la primo-propriété
Dans le contexte post-Covid, l’ambition d’Urbat est de "ramener les Français vers la primo-propriété". Ainsi, le lancement de cette nouvelle offre inclut un accompagnement personnalisé des acquéreurs : 10 heures de conseil gratuit, recherche des aides complémentaires au financement bancaire, etc. Sans donner de prix au mètre carré, Jean-Christophe Laurent, président d’Urbat, assure que "l’ensemble des prestations est contenu dans un prix calé sur celui du marché".
Le promoteur précise que ce procédé est déployé en partie dans huit résidences livrées entre 2024 et 2025 (trois à Lyon, Marseille, Avignon, Nîmes, Pau, Toulouse), et dans les opérations dont les permis de construire sont déposés depuis janvier 2023. Parmi elles, 17 programmes seront conçus à 100 % avec ce système (le premier sera mis en commercialisation en avril). Avec quels objectifs à moyen terme ? "Le concept à vocation à s’appliquer sur la totalité des volumes que nous produisons, entre 600 et 900 logements selon les années", promet Jean-Christophe Laurent.