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Un tiers des dirigeants bretilliens inquiets pour la pérennité de leur entreprise
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Un tiers des dirigeants bretilliens inquiets pour la pérennité de leur entreprise

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La CCI Ille-et-Vilaine vient de publier un baromètre de l'économie bretillienne qui analyse l'année 2020 à part et les conséquences de la crise sanitaire. 28 % des dirigeants se montrent inquiets pour la pérennité de leur entreprise.

Les bars et restaurants ont particulièrement souffert de la crise sanitaire à cause des fermetures imposées. Ici à Rennes, place des Lices — Photo : Virginie Monvoisin

Ce n’est pas une surprise, mais la CCI Ille-et-Vilaine pointe le doigt sur la santé fragile des entreprises à l’aube de 2021. Avec son baromètre de l’économie bretillienne, elle révèle les chiffres marquants de l’impact causé par la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19.

Elle a, pour cela, rassemblé à la fois ses données issues des enquêtes de son Observatoire économique (menées directement auprès des entreprises du département) et les statistiques recueillies auprès de différents organismes publics (ministère de l’Économie, Pôle emploi, Insee, Bpifrance, Urssaf…).

Plus de 50 % de baisse du CA pour 30 % des entreprises

Il ressort, d’abord, une baisse de plus de la moitié du chiffre d’affaires 2020 pour 30 % des entreprises d’Ille-et-Vilaine. Parmi les secteurs les plus touchés : le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration et le service aux particuliers, qui ont dû fermer sur de longues périodes. Cette activité ralentie a obligé de nombreuses entreprises à se réorganiser, en mettant en place de nouveaux outils, dont le télétravail ou le chômage partiel (51 % des dirigeants ont eu recours à ce dispositif). Résultat : la masse salariale a baissé de 5 % (343 millions d’euros en moins par rapport à 2019). Les effectifs salariés ont d’ailleurs chuté de 0,7 %, avec une perte de 2 230 emplois, notamment dans l’hôtellerie-restauration. Les déclarations préalables à l’embauche sur les trois premiers trimestres 2020 ont même chuté de 23 % par rapport à la même période en 2019. Le nombre de demandeurs d’emploi est également en hausse de 11 %.

Moins de défaillances

Le nombre de créations d’entreprises, lui, est en hausse de 5 % par rapport à 2019 (avec 10 720 créations) mais inférieur aux dynamiques des années précédentes, où il était de l’ordre de +20 % par an. Quant aux défaillances d’entreprises, elles sont pour l’instant en baisse (-32 %, avec 304 liquidations judiciaires), les mesures apportées par l’État semblant donc porter leurs fruits. D’ailleurs, 86 % des entreprises bretilliennes déclarent avoir eu recours à des mesures de soutien (fonds de solidarité, chômage partiel, PGE, report de loyers…). Au total, les entreprises d’Ille-et-Vilaine ont touché 2 244 millions d’euros de prêt garanti par l’État et 140 millions d’euros au titre du fonds de solidarité.

Pessimisme pour 2021

Pour le premier semestre 2021, les dirigeants bretilliens restent inquiets. Ils sont 10 % seulement à entrevoir une évolution positive de leur activité, et 43 % à rester très pessimistes. Seuls 8 % d’entre eux pensent retrouver leur niveau d’avant crise ce semestre, les autres constatant un état très critique de leur trésorerie (pour 60 %). Ils sont également 28 %, soit près d’un tiers, à craindre pour la pérennité de leur entreprise, sachant qu’un autre gros tiers (35 %) n’est pas en capacité de se prononcer, ce qui renforce le sentiment de flou dans lequel se trouve l’économie du territoire.

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