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Un plan d'aide à 8 millions d'euros pour relancer le port de Marseille
Marseille # Transport # Investissement

Un plan d'aide à 8 millions d'euros pour relancer le port de Marseille

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Les premières évaluations estiment entre 200 et 500 millions d’euros de pertes pour les professionnels du transport contraints, en raison des opérations "Ports morts" en France lancées par la CGT de décembre à février, de trouver des solutions alternatives. La Région Sud, le Grand port maritime de Marseille et les professionnels portuaires ont mis 8 millions d’euros sur la table pour tenter de soutenir l'activité commerciale.

Hervé Martel, directeur général du GPMM, a présenté les mesures du port pour aider les entreprises — Photo : Photo NBC

Le blocage total des accès portuaires français durant près de deux mois a lourdement ébranlé le tissu économique. « Le blocage du port a un impact supérieur à 200 M€ voire le double sans doute. Outre les marchandises transportées sur les lignes régulières, les grèves ont eu des conséquences sur les croisières, la réparation navale », explique Jean-Claude Sarremejeanne, président de l’union maritime et fluviale de Marseille-Fos, qui regroupe toutes les familles professionnelles.

Plusieurs millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires

Ainsi, les importateurs, transporteurs se sont retrouvés otages des coups d’éclat de la Fédération nationale des ports et docks CGT. 300 000 € de pertes pour le groupe Tempo One (Setcargo), entre 2 et 3 M€ de pertes pour l’opérateur de transport combine T3M. Pour Novatrans/ Greenmodal, la facture est aussi salée avec plusieurs millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires et des « centaines d’emplois menacés » en raison à la fois de la grève des cheminots et des dockers, contraignant à la suspension des services de barges et de trains. Quant aux importateurs et exportateurs de marchandises, ils ont dû payer des frais de repositionnement par la route des conteneurs débarqués dans des ports étrangers ou s’acquitter des frais de stationnement sur les quais phocéens.

Reconquérir la clientèle

Le 21 février à l’Hôtel de Région, tous les professionnels de la filière maritime se sont réunis pour dévoiler un plan de relance de l’activité, en perte de vitesse depuis le début de l’année. L’enveloppe globale de 8 M€ se décompose d’un soutien de 3 M€ de la Région aux sociétés en difficultés et de 5 M€ de remises commerciales aux clients du port durant les trois prochains mois. Jusqu’à fin avril 2020, les armateurs qui toucheront le port de Marseille-Fos bénéficieront d’une réduction du coût de passage portuaire. « Nous allons effacer les frais de stationnement des marchandises (conteneurs, remorques, voitures) sur les quais, ce qui devrait contribuer à apaiser les relations entre armateurs et manutentionnaires. La deuxième mesure sera un allègement de 30 % des frais d’escale pendant trois mois si la compagnie maintient ses lignes, voire une ristourne de 50 % si elle renforce ou crée de nouveaux services. Ces frais englobent le remorquage, le lamanage le pilotage et les droits de port navire », explique Hervé Martel, président du directoire du GPMM. Par ailleurs, TLF Méditerranée a obtenu d’Eurofos l’annulation des facturations des rendez-vous non honorées par les transporteurs routiers.

Des effets sur l’investissement et l’emploi

Ces mesures visent à reconquérir la clientèle contrainte de fuir à Barcelone, Gênes, Rotterdam ou Anvers, occasionnant des surcoûts de réacheminement de la marchandise. « Soit le client n’a pas pu sortir le conteneur du terminal, soit celui-ci est passé par Rotterdam et a dû rapatrier la marchandise en camion ou alors les clients sont définitivement partis ailleurs », a expliqué le directeur du port de Marseille Hervé Martel. Certains investissements programmés ne verront probablement jamais le jour.
« La confiance, il est très facile de la perdre et il faut beaucoup de temps pour la regagner, a reconnu le président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos Jean-Marc Forneri. Nous avons perdu un gros contrat pour des voitures et un grand logisticien m’a appelé récemment pour me dire qu’il s’interrogeait quant à l’opportunité de son projet d’investissement. Tout ceci aura des effets sur l’investissement et l’emploi », conclut le président du port.

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