Un mois vu par Frédérique Vidal

Un mois vu par Frédérique Vidal

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Présidente de l'Université de la Côte d'Azur (UCA) Parcours Nommée professeur des universités (biologie moléculaire et génétique) en 2004, Frédérique Vidal a dirigé à partir de 2009 la faculté des sciences de l'université Nice Sophia Antipolis, avant de prendre la présidence en 2012 du pôle universitaire azuréen.
— Photo : Le Journal des Entreprises

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a loi NOTRe.

« C'est un sujet que les universités suivent de près, notamment la répartition des compétences. L'UCA a la particularité d'être à cheval sur une métropole, qui a des compétences, et une communauté d'agglomération qui a priori en aura d'autres, plus le conseil général et régional. En termes de lisibilité, cela ne s'annonce pas très simple. Jusqu'ici, l'ensemble des collectivités ont soutenu notre université, souvent au-delà de leur champ de compétences, je ne pense pas que cela va changer. Toutefois, il ne serait pas souhaitable qu'elles utilisent l'Enseignement supérieur et la Recherche pour entrer en compétition les unes avec les autres. L'idée est de les associer à nos projets. »




Mouvement de grève lié au manque de financement.

« La problématique du manque de financement des universités est triple. Un, le soutien de l'État reste au mieux identique alors que tout augmente. Deux, des financements sont potentiellement disponibles via des appels nationaux et européens, mais ils sont très chronophages. Trois, il existe de moins en moins de financement libre, or le principe même de la recherche suppose la liberté. Elle sert à se poser des questions pour savoir, ce savoir servira un jour mais quand ? Si on limite la recherche aux projets financés, ce qui nous oblige à une projection sur le court terme, on bride l'imagination et appauvrit l'innovation. D'où notre candidature à la labellisation IDEX pour remettre de la liberté dans les programmes de recherche. »




Labellisation IDEX.

« L'enjeu est extrêmement important. Il s'agit d'obtenir un financement de 600 M€ non consomptible, c'est-à-dire que nous n'utiliserons que les intérêts, à savoir 14 M€ par an. Cela nous servira, entre autres, à développer des programmes de recherches académiques, appliqués pour le transfert de technologies et conjoints avec des entreprises. Nous souhaitons aussi mettre en place des programmes de soutien à la création d'entreprise pour nos doctorants. Et créer des plateformes de recherche collaboratives comme il en existe à Grasse et à Sophia mais à une plus grande échelle afin de sécuriser l'achat des équipements. Notre oral interviendra en avril. »