La tendance est au regroupement dans le transport ambulancier. En Ille-et-Vilaine, le réseau TSI (Transport Sanitaire Indépendant) a ainsi vu le jour il y a cinq ans, sous la forme d’une SAS au capital variable, fédérant dès le départ 50 entreprises bretilliennes d’ambulances ou de véhicules sanitaires légers (VSL). C’est la mise en œuvre de l’article 80 de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale, applicable depuis octobre 2018, qui a fait office de déclencheur pour créer TSI. "En transférant la charge de la dépense aux établissements de santé pour ce qui concerne les transferts de patients inter et intra-établissements (principe du Prescripteur-Payeur), les pouvoirs publics incitent les entreprises de transport sanitaire à se regrouper et se fédérer", explique Vincent Tizon, dirigeant des Ambulances Tizon (Maure-de-Bretagne) et président du comité de direction de TSI.
120 adhérents et actionnaires
Ce groupement, qui n’est pas le seul à avoir vu le jour en France, "permet d’apporter une solution à ces entrepreneurs attachés à l’indépendance de leurs entreprises, en premier lieu, mais aussi à la nécessité d’avoir des perspectives", poursuit le président. De 50 en 2018, elles sont aujourd’hui 120 à avoir rejoint TSI… pour l’instant. Le réseau, qui a d’abord fédéré des Bretilliens, s’est étendu au Morbihan et aux Côtes-d’Armor.
"Nous aimerions maintenant développer les départements bretons et voisins", confie Vincent Tizon, sans toutefois fixer d’objectif précis en termes de chiffres. Il fait donc un appel du pied aux autres sociétés des régions limitrophes pour créer un réseau des transporteurs sanitaires du Grand Ouest. Quelques entreprises nantaises ont déjà rejoint le groupement très récemment. TSI cible des sociétés composées de "collaborateurs passionnés et avec comme objectif commun un haut niveau de qualité dans le service rendu aux patients et un haut niveau de satisfaction des établissements de santé. De plus, les adhérents doivent, bien entendu, être ambulanciers et détenir 2 AMS (Autorisation de Mise en Service, délivrée par l’ARS, NDLR)", précise Vincent Tizon.
Des services mutualisés
En arrivant, chaque nouvel adhérent injecte 1 000 euros au capital variable de la société, "en cohérence avec le principe d’équité, l’une des quatre valeurs fondamentales de TSI, avec la transparence, la solidarité et l’indépendance", précise le président, élu, comme le comité de direction, pour trois ans. Les entreprises conservent toute indépendance commerciale, administrative ou juridique, tout en bénéficiant des services mutualisés de cette structure d’un nouveau genre, qui emploie 3 collaborateurs (négociations de véhicules, vêtements professionnels…). Le réseau, lui, pèse à ce jour plus de 2 000 salariés des différentes entreprises adhérentes, mais ne communique pas son chiffre d’affaires cumulé. "Si le mot "business" ne correspond pas au milieu médical, car le métier d’ambulancier est d’abord humain, il s’agit toutefois aussi de chefs d’entreprise, qui doivent faire tourner leurs structures. TSI propose des conditions financières avantageuses pour les ambulanciers, et une facturation centralisée, que nous sommes les seuls en France à proposer. Nous sommes le seul interlocuteur des établissements hospitaliers, avec les délégués de secteur, ce qui permet une centralisation des informations et libère du temps aux ambulanciers, détaille Vincent Tizon. Grâce à un logiciel, et un algorithme, nous pouvons proposer des missions à tour de rôle." Là encore, l’équité est au service de l’efficacité.
